Pour consulter l’étude aussi passionante qu’inquiétante de l’ONG Bloom
Le 25 mai 2023, c’est au tour de l’ONG américaine Oil Change International d’enfoncer le clou et d’affirmer que TotalEnergies n’est pas une entreprise en transition et qu’elle reste profondément liée aux énergies fossiles.
Un chiffre ? En 2022, TotalEnergies a fait un bénéfice net de 19,1 milliards d’euros. Une hausse de 28 % par rapport à 2021 ! Autant de milliards investis dans les renouvelables ? Dans les technologies propres ? Non et non. Ces superprofits record ont été investis dans… les énergies fossiles. Pour chaque euro que TotalEnergies aurait consacré à des énergies à faible émission de carbone, l’entreprise aurait investi 8 fois plus dans le pétrole et le gaz, et enrichi ses actionnaires via des dividendes ou des rachats d’actions. On comprend mieux l’empressement de ces dernier·es à rejoindre son Assemblée générale du 26 mai, quitte à devoir escalader des grilles, marcher sur des militant·es écolo ou déclarer “Je m’en fous de votre planète !”.
“TotalEnergies sape les efforts mondiaux pour limiter le réchauffement de la planète” David Tong d’Oil Change International
Trois jours après l’audition au Parlement européen, la multinationale pétrolière TotalEnergies faisait voter par ses actionnaires sa stratégie climat pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Et comment dire… Les énergies fossiles restent le cœur de l’activité de TotalEnergies, qui prévoit notamment d’augmenter sa production d’énergies fossiles de 2% en 2023 avec le lancement de projets à Oman, au Brésil et en Azerbaïdjan.
Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, a sans doute fait l’impasse sur les déclarations d’Antonio Guterres lorsque le Secrétaire Général de l’ONU pointait du doigt ces entreprises qui promeuvent un modèle économique incompatible avec la survie de l'humanité.
Car les scientifiques sont unanimes : pour limiter le réchauffement climatique global à +1,5°, les productions mondiales de pétrole doivent diminuer de 4% d’ici à 2030, les productions de gaz de 3%. Depuis 2021, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) considère même qu’il est nécessaire de cesser tout nouveau projet d'exploration d'hydrocarbures pour respecter l'accord de Paris. 60% des réserves de pétrole et de gaz fossiles devraient purement et simplement rester sous terre ! Continuer d’investir dans le pétrole et le gaz, c’est participer à l’avènement d’une planète invivable.
Alors ? On parle avec TotalEnergies dont le business plan se résume à investir massivement dans toujours plus d’énergies fossiles et rétribuer ses actionnaires visiblement peu concerné·es par notre avenir commun ? Ou on construit la politique industrielle européenne de demain avec des industries résolument engagées dans la transition écologique ?