Mercredi 8 juillet 2020, la Commission européenne a présenté sa stratégie sur l'hydrogène. Une occasion parfaite pour notre groupe des Verts/ALE de rappeler que l'hydrogène sera une source d'énergie clé pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2040. L’hydrogène ? Oui, mais pas n'importe lequel… La nuance est de taille ! C’est d’hydrogène vert dont nous avons besoin. Un hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables. Un hydrogène vert qui n’a absolument rien à voir avec l’hydrogène dit « bleu » ou « gris », produit à partir d’énergies fossiles ou nucléaires.
L'hydrogène vert aidera à atteindre un mix 100% renouvelable, car il peut être utilisé pour stocker, et ainsi éviter le gâchis d’énergie renouvelable. Il est surtout très utile pour décarboner les secteurs industriels les plus polluants, comme l’acier et les transports par exemple.
L’intention de la Commission est bonne, donc. En revanche, le contenu l’est moins. En effet, la stratégie pour l’hydrogène aurait dû être une stratégie pour l’hydrogène 100% vert ! Or la Commission continue de soutenir le développement d'hydrogène produit à partir d'énergies fossiles. C'est un mauvais signal envoyé pour la transition verte. C'est continuer de détruire le climat.
Plus globalement, les énergies renouvelables, l’efficacité et la sobriété énergétiques auraient dû être au coeur de cette nouvelle stratégie. Ce n’est pas le cas, et c’est très regrettable : il faut inclure l’ensemble des énergies renouvelables, il faut être inclusif. Il faut agir massivement, il faut viser grand.
Plutôt qu’une « simple » alliance pour l’hydrogène, je souhaite donc la création d’une « Communauté européenne du vent, de l’eau, du soleil et de l’hydrogène », une sorte de « Communauté de nos biens énergétiques communs ». Un grand pas en avant. OUI, cette approche globale est la seule capable de mener l’Europe à devenir le premier territoire neutre en carbone, le plus vite possible. Et oui, tout le monde a son mot à dire : pas seulement les représentants de l’industrie, mais aussi les citoyen.nes, la société civile, les communautés énergétiques locales, etc. La mutation énergétique doit se faire au plus près des territoires et des habitant.es, pour notre avenir commun.
D'autant que, argument de taille : le marché des énergies renouvelables est une formidable opportunité en termes de création d'emplois ! 9 millions d'emplois dans le monde pourraient ainsi être créés au cours des trois prochaines années, selon l'Agence internationale de l'énergie (rapport AIE/FMI 18/06/20). ACTION !
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard