Jeudi 9 juillet, j’ai eu l’opportunité de m’entretenir avec Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur. Au programme de notre discussion : le monde d’après et la reconstruction d’une industrie autour de l’objectif de transition écologique immédiate et globale. J’ai plaidé pour un changement de notre système énergétique au plus vite, en réaction à la stratégie pour l’hydrogène présentée par la Commission européenne récemment. Si cette stratégie est un premier pas dans la bonne direction, elle est insuffisante. Comme tous les autres textes relatifs à l’industrie et l’énergie présentés par la Commission jusqu’à présent, les énergies renouvelables sont trop absentes. La Commission continue de mettre en avant des solutions passéistes telles que le nucléaire, le gaz, les technologies de capture du carbone. Tout cela ne permet en rien la nécessaire transition de notre industrie : au contraire, même transitoires, ces façons nous enferment dans la logique des énergies fossiles, alors qu’il faudrait en sortir au plus vite et soutenir le développement massif des renouvelables, de l’hydrogène 100% vert dès maintenant. J’ai fait part de mes inquiétudes à ce sujet au Commissaire et, fort de mes expériences d’élu local pendant vingt ans dans le Dunkerquois, je lui ai présenté des exemples concrets de projets industriels durables, réalisables dès à présent.
Enfin, nous avons abordé le sujet crucial de la mise en place d’une taxe carbone aux frontières de l’UE : Une mesure nécessaire et urgente pour encourager la mutation verte tout en protégeant notre industrie européenne affaiblie par la crise et les emplois qu’elle représente. Cette taxe carbone doit permettre de rétablir une concurrence équitable avec les industries hors UE aux méthodes de production «moins coûteuses», mais bien plus polluantes… donc bien plus coûteuses en réalité, si l’on tient compte des externalités négatives, de l’impact sur la santé et le climat. Le Commissaire Thierry Breton s’est dit en phase avec la volonté d’enclencher la transition écologique au plus vite. Je continuerai à veiller à ce que ces paroles ne demeurent pas de vaines déclarations d’intention, mais se traduisent en actes au plus vite.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard