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27 janvier 2021

CONSEQUENCES HUMANITAIRES DU BREXIT : LA PRESIDENTE VON DER LEYEN ME REPOND… ET C’EST TERRIBLE.

Le vendredi 27 novembre, j’ai interpellé la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, sur les conséquences humanitaires du Brexit à la frontière franco-britannique ( je l’explique ici )

Lundi 25 janvier, Ursurla Von der Leyen a répondu à mes inquiétudes… en ne faisant rien de plus que de les confirmer : la question migratoire n’a absolument pas été abordée lors des négociations Brexit et la Commission européenne s’est contentée d’encourager les États membres à conclure les procédures Dublin en cours avec le Royaume-Uni. 

Dans une déclaration commune sur le droit d’asile et le retour, le Royaume-Uni réaffirme en effet son intention d’engager des discussions bilatérales avec les États membres les plus concernés. On pouvait difficilement faire pire : c’est la succession de traités bilatéraux entre la France et le Royaume-Uni qui sont à l’origine de la sécurisation et de la militarisation croissantes de la frontière franco-britannique, avec des zones de contrôle sans cesse plus élargies. 

À coups de millions d’Euros et de négociations, le Royaume-Uni a situé sa frontière en France, fait multiplier les murs, les barbelés, les systèmes de vidéosurveillance et de technologies de détection à Calais et dans d'autres ports, conduisant les exilé.e.s à prendre de plus en plus de risques. Militariser ne résout pas les problèmes humanitaires, au contraire, cela ne fait qu’engendrer plus de profits pour les passeurs et plus de souffrances pour les migrants.

Cette réponse de la Présidente de la Commission européenne est terrible. Elle confirme qu’il n’y a de commun dans la politique migratoire européenne que sa militarisation et sa dérive sécuritaire. Face à un gouvernement britannique qui a fait le choix de l’orientation sécuritaire, annonçant également une révision de la loi sur l’asile britannique, l’UE aurait dû faire le choix de la négociation commune. Pour être plus forte, plus humaine, plus solidaire. Pour mettre le sort des chercheur.se.s de refuge au centre de sa politique migratoire, plutôt que les désidératas du Royaume-Uni.