Voilà bientôt un an que je le demandais : ça y est ! Enfin, le Parlement européen hausse le ton face aux violences, aux refoulements illégaux, qui se multiplient à l’égard des migrant.e.s à nos frontières. Enfin, le Parlement lance une enquête approfondie sur ces violations intolérables des droits humains.**
Une majorité de députés de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) ont convenu de lancer une enquête sur Frontex dans le cadre d’un groupe de travail spécifique, afin d'examiner en profondeur les allégations d’implications de l’agence dans les refoulements illégaux aux frontières de l’UE. Une investigation sera menée, rassemblant toutes les informations nécessaires au sujet de ces violations des droits humains. Le rapport final contiendra également des recommandations.
Il était temps que le Parlement réagisse, car les preuves de refoulements illégaux se multiplient et les auditions menées jusqu’à présent dans les commissions parlementaires n’y ont rien changé. Il faut agir. Enquêter. Sanctionner. Ne pas laisser faire. Ne surtout pas tolérer que des agences de l’UE, ni quiconque, puisse agir en dehors de la loi et contre les valeurs européennes. Contre le droit international.
J’ai un regret toutefois sur cette enquête : elle se limite à faire la lumière sur l’implication de l’agence européenne de garde-frontières, FRONTEX, dans ces agissements. C’est indispensable, mais c’est insuffisant : les violences envers les personnes migrantes ne concernent pas uniquement Frontex ni nos seules frontières extérieures. Il faudra une enquête plus large. Aussi sur les agissements des forces de l’ordre nationales. Aussi sur les refoulements aux frontières à l’intérieur de l’Union européenne.
Je suis témoin des agissements honteux de la police française à la frontière franco-italienne par exemple. A Montgenèvre, les personnes qui traversent les Alpes dans des conditions extrêmement dangereuses sont parfois immédiatement refoulées vers l’Italie, sans avoir le temps de déposer une demande d’asile conformément au droit international. Les bénévoles et associations qui tentent de leur porter secours sont verbalisés et entravés dans leurs efforts. Cette enquête doit donc être un premier pas vers la protection des chercheur.se.s de refuge partout à travers l’Europe. Un point de départ pour restaurer la dignité et l’humanité de l’UE. Car les refoulements sont illégaux, où qu’ils aient lieu ; la Pologne et la Hongrie ne sont pas les seuls États membres à ne pas respecter l’État de droit !
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard