Le 27 avril, la Commission européenne révisera la stratégie industrielle de l’UE. Avec notre groupe des Verts au Parlement européen, je lui demande de faire preuve d’ambition pour réaliser ENFIN et TOUT DE SUITE, la mutation de nos industries.
Face à une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent, nous avons une opportunité historique d’engager la transition verte de nos économies, pour bâtir une société durable.
Accélérer la transition permettra de créer de nouveaux emplois et développer de nouvelles filières. La mutation industrielle est surtout indispensable si nous voulons atteindre nos objectifs climatiques. Actuellement, l'industrie représente 20 % de l’économie européenne et 40 % de nos émissions de gaz à effet de serre.
Il faut absolument s’efforcer de réduire l’utilisation des ressources et la consommation énergétique des processus industriels. La stratégie industrielle doit soutenir les technologies vertes innovantes, telles que la production d'acier zéro carbone à partir d'hydrogène 100% renouvelable, ainsi que l’utilisation de matériaux de construction éternellement recyclables. Elle doit exploiter tout le potentiel des énergies renouvelables et électrifier les processus industriels autant que possible afin de sortir au plus vite des énergies fossiles.
L’UE doit montrer que, 70 ans plus tard, l’heure est désormais à la sortie des énergies du passé. Il est temps de se tourner vers l'avenir et de construire une communauté européenne post carbone (CEpCA). C’est-à-dire un système énergétique entièrement fondé sur les énergies renouvelables et une production industrielle conforme aux objectifs de l’Accord de Paris.
Nous savons que la transition verte de nos industries est possible. Mais elle demande du courage politique, un cadre réglementaire adapté, et des investissements massifs.
ALIGNER la stratégie industrielle de l’UE et toutes les stratégies sectorielles, comme celle sur l'acier, sur les objectifs du « Green Deal » européen
… pour atteindre une production industrielle neutre en carbone.
STOPPER toute subvention européenne aux projets fossiles et adopter des plans précis et contraignants de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES)
… pour chacun des secteurs industriels, conformément aux objectifs climatiques 2030 de l'UE.
CRÉER un Conseil de l'UE sur le changement climatique : un groupe scientifique indépendant en charge d'évaluer les politiques européennes, y compris la politique industrielle (!)
… pour vérifier leur conformité avec l'Accord de Paris.
ANCRER le principe d'efficacité énergétique dans toute législation européenne. Ce principe doit être combiné à des investissements massifs pour réduire la consommation d'énergie dans tous les secteurs.
… pour économiser de l'argent et de l'énergie, et créer des emplois en encourageant nos industries à devenir les plus compétitives en matière de technologies durables.
PRENDRE CONSCIENCE pleinement et dès maintenant de l’immense potentiel des énergies renouvelables, en élaborant une stratégie industrielle spécifique pour les renouvelables
… et aussi en proposant un « programme paneuropéen de 70 millions de toits solaires d’ici 2030 », en complément d’une « vague de rénovation » ambitieuse des logements.
CHANGER le système européen d'échange de quotas d'émission carbone pour atteindre nos objectifs climatiques, en supprimant les allocations de quotas gratuits et en mettant en place un mécanisme ambitieux de taxe carbone aux frontières, qui protégerait à la fois nos industries et la planète.
as gratuits et le mécanisme de la taxe carbone aux frontières : ICI
ÉTABLIR un principe de « priorité à l'efficacité des ressources » dans toute législation européenne, ainsi que des objectifs sectoriels en la matière : cela passe par un renforcement de l'économie circulaire
… et des exigences en matière de conception prévoyant une durée de vie des produits plus longue !
FAVORISER les technologies propres et les produits innovants
… grâce à une réforme des règles de marchés publics valorisant davantage les critères de durabilité.
DÉVELOPPER le conseil aux entreprises pour leur transition écologique
… en créant par exemple des « centres verts » destinés à fournir des informations claires, une assistance et une formation à la mutation, en particulier pour les PMEs.
AMÉLIORER la gouvernance et la transparence, en favorisant le lien, tous les liens entre les différents acteurs
… et en garantissant une représentation plus équilibrée dans ces instances entre experts, scientifiques, entreprises privées, organisations de la société civile, de consommateurs et partenaires sociaux.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard