Mardi 6 juillet, en séance plénière du Parlement européen à Strasbourg, je suis intervenu à l’occasion du 70e anniversaire de la Convention de Genève :
82,4 millions.
C’est le nombre de personnes déplacées de force dans le monde, selon le dernier rapport du Haut-Commissariat pour les réfugiés.
86% de ces personnes forcées à l’exil sont accueillies dans des pays en développement.
L’Union européenne, espace économique prospère, n’en accueille, elle, qu’une infime minorité. Et encore ! Peut-on réellement parler d’accueil !
A l’heure où je vous parle, avec une terrible sensation de déjà vu, de déjà trop vu, aucun pays européen ne s’est encore engagé à accueillir les 572 personnes secourues par les équipes de SOS Méditerranée lors de 6 sauvetages effectués en 4 jours.
A l’heure où je vous parle, l’Europe discute d’un Pacte « asile et migration » où les États membres pourraient financer le retour de chercheurs de refuge plutôt que d’accueillir et d’être humain et solidaire.
Tout cela est une bien étrange manière de célébrer les 70 ans de la Convention de Genève, ce texte qui a consacré le statut de réfugiés et les obligations qui en découlent pour les États.
70 ans après, le droit d’asile et son principe fondateur, le non-refoulement, sont trop souvent malmenés, piétinés.
70 ans, mes chers collègues, c’est bien jeune pour être morte et enterrée par l’Union européenne et ses États membres.
La Convention de Genève doit vivre et survivre à nos peurs et nos égoïsmes nauséabonds.
Cet anniversaire doit être l’occasion d’un sursaut d’humanité.
L’Union européenne doit se redresser et enfin retrouver sa dignité! Elle doit renouer avec ses valeurs fondatrices.
Quitter son pays pour survivre est une tragédie.
N’ajoutons pas de drame au drame.
Accueillons dignement les chercheurs de refuge.
C’est notre devoir.
Humainement et légalement : la Convention de Genève nous y oblige.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard