Le Parlement européen vient d’adopter, à une très large majorité (377 voix pour, 87 contre et 224 abstentions), un rapport demandant officiellement la création d’une Autorité éthique européenne. Un pas décisif vers la fin des petits marchandages et des insupportables conflits d’intérêts.
9 experts indépendants, par exemple d'anciens juges et d'experts en éthique, qui ensemble agiront dans le but de faire respecter de manière crédible et efficace les règles contre les conflits d'intérêts, les passages du public au privé (et inversement), et la corruption au sein des institutions européennes.
Ce texte je l’ai suivi au nom du groupe des Verts/ALE dans le cadre de la commission des affaires économiques. Rappelez-vous, il y a un an déjà, je déposais des amendements visant à renforcer les règles et la supervision des conflits d'intérêts au niveau de l'UE. Je suis donc d’autant plus heureux que le 16 septembre dernier, le Parlement européen ait adopté son rapport final sur « l'amélioration de la transparence et de l'intégrité des institutions de l'UE grâce à l'établissement d'un organe indépendant d'éthique », rapport dans lequel nous demandons donc la création de cette Autorité éthique européenne.
Conséquence ? Les commissaires, les députés·es européens·nes et les hauts fonctionnaires seront désormais contrôlés·es non plus par leurs propres collègues (comme c’est le cas aujourd’hui), mais par des experts·es indépendants·es, et de manière transparente. Ça changera tout : ces dernières années, les députés·es européens·nes ont violé le Code de conduite à 27 reprises, sans qu'une seule amende ne soit payée à la fin ! L’Autorité pourra également s’auto-saisir de tout scandale, sans attendre une quelconque permission ou saisine formelle.
Il s'agit donc d'une avancée majeure pour :
lutter contre l’impunité envers les politiques et hauts fonctionnaires qui passent allègrement du public au privé (et inversement) en dépit des évidents conflits d’intérêts
mettre fin au pouvoir incontrôlé des lobbies et aux scandales comme ceux de BlackRock et Hydrogen Europe
renforcer la confiance dans la démocratie européenne.
Que la Commission suive nos recommandations et propose un accord interinstitutionnel sur la création d’une telle Autorité. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s’y est déjà engagée. Nous espérons que l’Autorité pourra commencer ses travaux avant la fin de cette législature.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard