9 Novembre 2021 : « Refoulés à la fois par les gardes-frontières polonais et bélarusses, ils seraient des milliers de réfugiés à errer dans les forêts aux portes de l’Union européenne. Avec l’hiver qui approche, les ONG redoutent une hécatombe. »
Officiellement, au moins 6 personnes ont déjà trouvé la mort. Et les craintes que le bilan ne s’alourdisse sont énormes.
La honte que je ressens se mue en rage : comment pouvons-nous accepter cela ? Comment pouvons-nous laisser des gouvernements instrumentaliser et mettre en danger la vie de milliers d’enfants, de femmes, d’hommes à la recherche d’un refuge, d’une vie meilleure ? Et comment Ursula von der Leyen peut-elle conclure ainsi sa déclaration officielle (hier, 8 novembre 2021) : « La Commission étudiera (…) les moyens de prévenir l’éclatement d’une crise humanitaire et de faire en sorte que les migrants puissent être renvoyés en toute sécurité dans leurs pays d’origine »
La honte. La rage. Et le mot « renvoyer », utilisé encore et encore, pour ce même récit de rejet, terriblement répété. Un récit dangereux car imprégné de haine, un récit construit avec des mots qui catégorisent les humains : du bon côté de la frontière, celles et ceux que l’on devrait protéger des autres, condamnés, du mauvais côté. « Renvoyer », « retour » : la Commission européenne n’a désormais plus que ces mots à la bouche : comme si elle déshumanisait son vocabulaire pour mieux déshumaniser ses actes. Comme si ces seuls mots contenaient à eux seuls l’intégralité de la politique migratoire européenne, comme si, enfin, les textes internationaux - pourtant garants de notre communauté humaine, n'étaient que de vulgaires bafouilles à chiffonner. Et jeter.
C’est insupportable.
Ce comportement ne nous fera pas grandir, il ne nous permettra pas de trouver ensemble les solutions.
L’Union européenne doit ouvrir les yeux et réagir enfin AVEC HUMANITÉ, avec dignité, avec fraternité. Avec empathie : réagir en humains, pour des humains.
Le drame qui se déroule à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie est une atteinte extrêmement grave aux droits humains et aux conventions internationales : laisser faire, c’est se rendre complice.
Je m’engage à continuer de me battre, chaque jour, en activant tous les leviers possibles, de toutes mes forces, pour les droits humains.
Réagissons. Ne laissons pas le silence tuer. Ne laissons pas la haine prendre toute la place. Expliquons sans relâche ce qu’il se passe, partageons l’information, partageons notre solidarité, partageons notre humanité. Luttons pour ne pas être renvoyés, justement, au pire : les heures les plus sombres de notre Histoire.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard