L’asile et la migration, y compris la recherche et le sauvetage en mer Méditerranée, sont à l’ordre du jour des débats du Parlement européen de ce mercredi.
Hier, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a présenté au Parlement européen le ‘Missing Migrants Project’ (le Projet des migrants disparus) qui a comptabilisé, depuis le début de l’année dernière, le décès de près de 6 000 personnes en mer au cours de leur périple pour rejoindre l'Europe. Près de 30 000 décès sont à déplorer depuis 2014.
Les Verts/ALE appellent les États membres à respecter le droit international et les droits humains, à faire preuve de solidarité avec les États membres du sud de l'UE pour offrir un accueil digne et enfin, à assumer leur responsabilité en prenant en charge et en coordonnant, au niveau européen, les opérations de secours et sauvetage en mer.
Déclaration de Damien CARÊME, membre de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) :
« Les nouveaux chiffres de l'OIM nous rappellent que la Méditerranée est une route particulièrement meurtrière pour les personnes qui fuient la guerre et les persécutions. Ces chiffres terribles prouvent une fois de plus l'échec cuisant des politiques migratoires sécuritaires mises en place depuis des années. Nous devons secourir et accueillir celles et ceux qui ont besoin d'aide en mer plutôt que de continuer à financer des pays tiers, notamment la Libye, dont nous connaissons le sort qu'ils réservent aux exilés. L'UE, toute à son obsession de protéger ses frontières extérieures, ferme les yeux sur les violations de leurs droits humains et de leur droit d'asile. Cela doit cesser ! »
« Les ONG effectuent un travail vital, là où les gouvernements et l'UE échouent. Il est inacceptable qu’elles soient accusées de jouer le jeu des passeurs, menacées, criminalisées par des responsables politiques pour avoir accompli le devoir auquel les gouvernements ont manqué : sauver des vies en mer. Il s'agit de droit maritime, d'une obligation internationale. Les États côtiers européens ont l'obligation internationale de secourir les personnes en mer et de les autoriser à débarquer dans le port sûr le plus proche. Le refoulement des navires des ONG qui effectuent des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée est inacceptable ! Nous demandons des comptes à ces États qui violent cette obligation et mettent des vies en danger. »
« Les solutions existent : une mission européenne de recherche et de sauvetage qui assurerait la coordination de la recherche et du sauvetage mais également contraindrait les États membres à assumer leurs responsabilités, un mécanisme de relocalisation permanent et obligatoire pour une répartition équitable des chercheurs de refuge en Europe et la mise en place rapide de voies sûres et légales pour que les demandeurs d'asile puissent atteindre l'Europe. »
« Face à la détresse de 234 exilés, les gesticulations et marchandages de la France et de l'Italie ont fait honte à nos valeurs. Face à l'extrême droite, les gouvernements et les partis dits républicains ne doivent faire aucune concession sur nos valeurs. Ils ne doivent pas emboiter le pas des partis xénophobes en reprenant leurs idées et leurs procédés ignobles. En cela, les interventions des groupes de droite dans l'hémicycle ce matin étaient aussi effrayantes que dangereuses. L'UE et la démocratie valent mieux que la course désespérée de Manfred Weber derrière l'extrême droite ! ».
En savoir plus :
La Commission européenne a présenté le 21 novembre un nouveau plan d'action pour la Méditerranée centrale, qui sera examiné par le Conseil le 25 novembre.
La recherche et le sauvetage sont une obligation en vertu du droit international ; le débarquement doit être rendu possible dès que possible pour toutes les personnes secourues.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard