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4 septembre 2023

Rentrée : agir vite contre l’augmentation du coût de la vie et pour le pouvoir de vivre

« Je peux vous affirmer avec une certaine certitude que nous aurons à la rentrée de septembre une baisse visible des prix dans les rayons sur l’inflation alimentaire » disait Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, le 30 avril dernier. 

La rentrée, c’est aujourd’hui. Et plus de la moitié des français·es sont contraint.es de sauter des repas. Certain·es élèves n’ont pas les moyens de manger à la cantine.

L’heure n’est plus aux « encouragements », chers à Bruno Le Maire, pour que les grands groupes baissent leur prix. C’est toute une génération d’étudiant·es et d’élèves qui risque d’être sacrifiée, privée des moyens d’étudier et d’apprendre dans de bonnes conditions. Au-delà des constats, il faut exiger des actions fortes.

Crise du coût de la vie : la saignée du pouvoir d’achat

La hausse du coût de la vie, des prix, des tarifs, et des loyers pèse très lourdement sur cette rentrée scolaire. Elle frappe plus durement les plus modestes,  mais les classes moyennes ne sont pas non plus épargnée

Plus de 11% de hausse pour les fournitures scolaires. Alors que l’allocation de rentrée scolaire n’a augmenté que de 5,3%. Le compte n’y est pas.

Pour l’alimentation, la hausse était encore de près de 19% en juillet, selon les associations de consommateurs. D’où l'inquiétante baisse de la consommation alimentaire (-12%) depuis janvier 2022. En 2023, des français·es se privent de manger. C’est intolérable.

Côté énergie, la situation va en s’empirant.

Encore 10% d’augmentation des prix de l’électricité au 1er août, en plus des 15% de février.

La fin des tarifs réglementés du gaz va se traduire en explosion de la facture pour les consommateur·rices, comme l’annonce la Commission de régulation de l’énergie.

Les prix des carburants s’envolent depuis quelques mois, approchant souvent 2€/litre, compliquant encore plus l’équation pour toutes celles et ceux qui dépendent de la  voiture pour leurs trajets du quotidien.

Les loyers aussi sont en forte hausse. Certes, pour les locataires qui ne changent pas d’appartement, elle est plafonnée à 3,5%, mais cela ne reflète pas la situation de nombreuses personnes, étudiant·es notamment, qui changent de bail et donc subissent des hausses bien plus importantes. Là aussi, une augmentation de 3,5% de l’aide au logement ne suffira pas.

On peut multiplier les exemples, la situation est grave. Le gouvernement n’est pas à la hauteur. Pire, il échoue doublement : le constat qu’il tire n’est pas le bon et les solutions proposées sont trop timides.

L’inflation est tirée par les profits, pas les salaires !

Comme le montrent les économistes, et comme je le pointais déjà en avril, la hausse des marges des grands groupes entretient largement l’inflation. En fait, en dépit des discours alarmistes sur la spirale prix-salaires qui ont cours au Ministère de l’Économie, la plupart des salaires augmentent moins vite que l’inflation.

La hausse du salaire médian en 2023 s’est établie à 4,7% selon l’INSEE. Avec une inflation estimée à 5,6%, cela signifie que plus de la moitié des français·es verra son pouvoir d’achat baisser sur l’année.

Pendant ce temps-là, les dividendes des grandes entreprises françaises n’ont jamais été aussi élevés. Mais Bruno Le Maire ne semble toujours pas savoir ce qu’est un « superprofit ». Une preuve de plus de la fracture croissante entre les plus riches et les autres. Le capital n’a jamais autant rapporté alors que le travail ne paie plus, n’en déplaise à la fameuse « valeur travail » défendue par M. Macron.

Il nous faut agir et se mobiliser pour obtenir :

Une taxation généralisée des superprofits dont les recettes serviraient à financer des aides à destination des plus pauvres :

-          Une allocation de rentrée supplémentaire ;

-          Des chèques-énergies et repas ;

-          Des billets de transport en commun gratuits.

Le retour des tarifs réglementés du gaz et de l’électricité pour les plus modestes et des aides massives pour accélérer la rénovation thermique des logements, en contraignant les propriétaires à mettre la main à la pâte.

Plus largement, il est urgent de convoquer un Grenelle des salaires avec les partenaires sociaux pour discuter revalorisation des salaires et revoir les grilles de nombreux métiers très mal rémunérés où on ne trouve souvent pas de main d’œuvre. Il faut redonner de la valeur aux carrières et aux métiers essentiels à notre société : personnel médical et enseignant·es au premier chef.

Ce chantier est essentiel. Pour les plus pauvres et leurs familles, pour les étudiant·es précaires et pour les classes moyennes, aussi, l’enjeu est immense. Quand on saute des repas, quand on ne peut acheter tout le matériel scolaire ou quand on fait ses devoirs dans un appartement insalubre, on ne peut pas apprendre convenablement. 

L’école ne peut pas tout rattraper, surtout quand on ne lui en donne pas les moyens.