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12 octobre 2023

La chaîne de la solidarité : ma réponse à la “border force” de Gérald Darmanin à la frontière franco-italienne

Soyons nombreux·ses, soyons uni·es, soyons infatigables. Portons l’espoir d’une société plus accueillante, plus apaisée, une société humaine et solidaire ! Tel est mon appel aux parlementaires humanistes français·es et européen·es aujourd'hui. Je les invite à rejoindre, à mes côtés, la chaîne de la solidarité à la frontière franco-italienne et à défendre sans relâche les droits des exilé·es !

Dans la continuité des Maraudes solidaires, l'initiative que je menais en 2021 à Montgenèvre, j’invite aujourd’hui les élu·es humanistes à mettre en place une chaîne de solidarité tout le long de la frontière franco-italienne, de Briançon à Menton. Face aux politiques migratoires sécuritaires et inhumaines de Gérald Darmanin, l'urgence est à la solidarité avec  les exilé·es

La chaîne de la solidarité : mode d'emploi

La chaîne de la solidarité, c’est l’idée d’une chaîne humaine, unie par l’entraide. 

Une chaîne dont les maillons sont des citoyen·nes engagé·es, des associations, des ONG, des juristes, des avocat·es et des élu·es. 

Une chaîne résistante, avec des  objectifs clairs : offrir chaleur et humanité aux exilé·es, défendre un accueil digne et le respect de leurs droits et apporter notre soutien aux acteur·rices de terrain. 

A ces inlassables solidaires, je veux ici rendre hommage : leur engagement sans faille, leur présence auprès des plus vulnérables, leur humanité sans limite sont admirables. Cette chaîne de la solidarité, elle est aussi pour elles et eux qui agissent quotidiennement dans l’ombre et dans des conditions difficiles. Notre présence à leurs côtés devrait, je l’espère, permettre de rendre plus visible leurs actions et de montrer aux autorités françaises que ces solidaires qui agissent pour faire respecter le droit sont largement soutenu·es par les élu·es progressistes français·es et européen·nes.

À la frontière franco-italienne où les effectifs des forces de l’ordre sont sans cesse renforcés, et où les violations du droit sont légion, nous observerons et rendrons publiquement compte des pratiques des autorités françaises. Une mobilisation indispensable pour rappeler le gouvernement aux fondamentaux : accueil, solidarité, respect du droit. Ensemble, nous serons à la frontière, de Briançon à Menton, et nous nous relaierons régulièrement, pour veiller à ce que les droits des exilé·es soient respectés, grâce à des missions d’observation.

La frontière franco-italienne, un lieu de non-respect des droits des exilé·es

Depuis Lampedusa en Italie, où quelques milliers de chercheur·euses de refuge ont récemment accosté, les parcours d’exil se poursuivent parfois jusqu’à la frontière franco-italienne. Sur place, les associations s’organisent pour répondre aux besoins croissants d’accueil et de solidarité. À cette même frontière, depuis des années, les forces de l’ordre, françaises comme italiennes, interpellent, enferment et refoulent quotidiennement des exilé·es en violation du droit international, européen et français. C’en est assez !

Le 21 septembre, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a d’ailleurs condamné ces pratiques et rappelé le gouvernement français à ses responsabilités. Malgré ce rappel cinglant au respect et à l’application du droit européen, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin continue de militariser les frontières et d’appeler au “tri” des exilé·es selon leur nationalité, des pratiques manifestement contraires au droit européen et au droit d’asile.

Ma position

Les migrations font depuis toujours partie de l’histoire de l’humanité, il y aura toujours des arrivées de personnes exilées en Europe. Les réponses sécuritaires des gouvernements français et européens en réaction à l’arrivée de quelques milliers d’exilé·es sur l’île de Lampedusa, sont autant une menace qu’une impasse.

C’en est assez de la politique de non accueil prônée par Gérald Darmanin et de sa reprise sans honte de la rhétorique nauséabonde de l’extrême-droite ! Nous, solidaires, rappelons que notre devoir, notre mission d’humanité, c’est d’accueillir dignement et inconditionnellement les exilé.es, et de toujours agir dans le respect du droit. 

Notre présence aux côtés des solidaires est plus que jamais nécessaire  pour montrer aux exilé·es, déjà fragilisé·es par des parcours de vie douloureux et des événements traumatiques, que de nombreux citoyen·nes et élu·es s’opposent à la froideur de la “border force” de Monsieur Darmanin et défendent une politique humaine, fondée sur le droit. 

Nos témoignages, en tant que parlementaires, seront cruciaux. Ils compléteront les observations des acteur·ices de terrain qui, plus que jamais, ont besoin de visibilité et de soutien. Notre place est à leurs côtés. La chaîne de la solidarité est lancée.

À situation urgente, réponse urgente. La chaîne de la solidarité est lancée !

Face à la militarisation et la multiplication des effectifs policiers, les besoins d’humanité et d’accueil à la frontière sont plus pressants que jamais. C’est l’objectif de l’opération que je lance, et à laquelle j’invite les engagé·es solidaires et les défenseur·euses des droits fondamentaux à se joindre, pour agir ensemble et sans attendre. Pour faire respecter le droit et s’assurer que la France est à la hauteur de ses engagements et de ses responsabilités. 

La chaîne de la solidarité est lancée. 
Suivez ici son lancement et ses avancées.


En savoir plus sur la chaîne de la solidarité : 

  • Indigné par les images insupportables d’exilé·es épuisé·es, terrorisé·es, arrivant sur des canots inadaptés, cause de nombreux naufrages, et les réactions abjectes des gouvernements européens qui s’en sont suivies, j’ai décidé d’agir. J’ai ainsi sollicité par courrier l’ensemble des parlementaires des forces progressistes du Parlement européen, de l'Assemblée nationale et du Sénat pour les appeler à rejoindre cette lutte pour le respect des droits fondamentaux et de la dignité humaine.

  • Les maraudes solidaires : organisées en 2021 à mon initiative et à l’appel des solidaires, associations et ONG de Montgenèvre, ces opérations de solidarité visaient à dénoncer les atteintes aux droits fondamentaux des personnes exilées et les pressions exercées envers les bénévoles par les forces de l’ordre à la frontière. Nous étions plusieurs élu·es à nous mobiliser pour protéger les bénévoles et les exilé·es, faire cesser le harcèlement des forces de l’ordre à leur encontre et empêcher les refoulements illégaux. 

  • Une situation de crise pour les associations d’accueil des exilé·es à Briançon qui risque de s’amplifier : depuis plusieurs mois, les Terrasses solidaires, lieu d’accueil pour les exilé·es venu·es d’Italie, tirent la sonnette d’alarme. Le lieu est arrivé à l’extrême limite de ses capacités d’accueil : les associations sont débordées et n’arrivent plus à en assurer la gestion dans de bonnes conditions. Dans ce contexte déjà difficile, l’arrivée annoncée de nouvelles personnes exilées en provenance de Lampedusa inquiète les acteur·ices de la société civile, dont les nombreuses alertes n’ont pas entraîné la mise en place de Dispositif d’Hébergement d’Urgence par l’Etat, comme la loi l’impose pourtant.

    • Dans un arrêt du 21 septembre 2023, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a confirmé que les pratiques des autorités françaises de contrôle, d’enfermement et d’éloignement des exilé·es aux frontières intérieures depuis près de dix ans sont illégales, et a rappelé la France à ses obligations de respect du droit de l’UE.