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18 décembre 2023

Le 18 décembre 2023, journée internationale des personnes migrantes, le droit d’asile est plus que jamais en danger.

Ce lundi 18 décembre, alors que nous célébrons la journée internationale des personnes migrantes, leurs droits fondamentaux, eux, sont en danger. Une mise à jour de cette cartographie, qui recense les violations du droit d’asile dans l’UE, était nécessaire.

Pacte asile et migration au niveau européen, projet de loi immigration de Gérald Darmanin au niveau national : je me saisis de cette journée pour dénoncer ces projets politiques indignes et mortifères. Plus que jamais, le droit d’asile et les droits fondamentaux des exilé·es sont en danger ! Plus que jamais, je me bats pour les défendre !

Hasard ou cynisme assumé ? Ce 18 décembre est la date symbolique qu’ont choisi, d’un côté l’Union européenne, de l’autre la France, pour adopter des politiques migratoires cruelles. Au niveau européen, ce qui devrait être le dernier volet des négociations sur le pacte européen « asile et migration » débute cette après-midi. Et l’accord qui pourrait être trouvé d’ici demain à tout de la mise à mort du droit d’asile et des valeurs européennes ! 

En vérité, cet ensemble de textes, présentés comme la solution aux dysfonctionnements actuels, portent en eux les germes de nouvelles « crises » de l’accueil. Car, non, il n’y a pas de crise migratoire. Ce qui est en crise, n’en déplaise à celles et ceux qui distillent la haine et la peur, c’est surtout l’accueil et la solidarité envers les chercheuses et chercheurs de refuge qui fuient les persécutions, en quête de protection, comme l’illustre cette cartographie. 

Privation de liberté, filtrage et fichage, externalisation de la politique européenne d’asile vers des pays tiers, violences et refoulements illégaux… Les futures dispositions du Pacte européen sur l’asile et la migration sont une véritable déshumanisation de celles et ceux qui ont dû prendre la route de l’exil. Face à cette haine et cette violence généralisées envers les exilé·es, invincibles et tenaces, persistent la force et l’humanité des solidaires. Je leur rends également hommage sur cette carte, en répertoriant les initiatives en faveur d’un accueil digne et inconditionnel, partout dans l’Union européenne. À toutes celles et ceux qui œuvrent en ce sens : vous n’êtes pas seul·es.

Au Parlement européen, je me tiens aux engagements que j’ai pris devant vous et pour lesquels vous m’avez élu. Pendant 3 ans, j’ai défendu sans relâche des solutions viables et humaines, face à la politique migratoire défaillante et cruelle proposée par la Commission européenne et le Conseil de l’UE. Je vous explique tout dans une tribune, publiée ce jour dans Le Monde. Bonne lecture !

Ce lundi 18 décembre, à Paris cette fois, quelques député·es et sénateur·ices se réunissent en commission mixte paritaire, pour débattre sur le projet de loi immigration. Ce projet de loi, cheval de bataille de Gérald Darmanin, je n’ai cessé de dénoncer. C’est un texte abominable qui renforce la criminalisation des personnes exilées au détriment de leurs droits fondamentaux. 

Malgré le rejet de l’examen du texte par l’Assemblée nationale le 11 décembre, le gouvernement s’obstine et poursuit les négociations en convoquant une commission mixte paritaire (CMP). Quatorze élu·es majoritairement Républicains et Macronistes, vont décider en comité restreint d’une loi aux conséquences dramatiques sur la vie et les conditions d’accueil de centaines d’exilé·es. Depuis une semaine, la Première ministre Elisabeth Borne multiplie les rendez-vous informels avec les représentant·es de la majorité et des Républicains, afin de les rallier au projet. Quitte à abandonner une bonne fois pour toutes l’unique proposition quelque peu progressiste du texte : la régularisation des travailleur·euses sans papiers

C’est scandaleux : alors que les député·es français·es ont énoncé clairement leur refus de négocier ce texte, l’exécutif s’entête et poursuit les pourparlers, prêt à tout donner « sur un plateau d’argent » à une droite et une extrême-droite jamais satisfaites, au détriment des droits fondamentaux des personnes exilées. 


Ce lundi 18 décembre, je veux revenir sur les parcours extrêmement dangereux des personnes cherchant refuge en Europe

Ce début de mois de décembre est à l’image des précédents : drames et multiplication des violences envers les personnes exilées. Il y a trois jours, deux personnes sont décédées en tentant de traverser la Manche pour rejoindre le Royaume-Uni. Ce n’est malheureusement pas le seul naufrage qui a eu lieu dans cette région, où la criminalisation des exilé·es est devenue tristement légion. Même route migratoire, autre drame : le 12 décembre, un homme détenu par les autorités britanniques sur la barge « Bibby Stockholm » au large des côtes anglaises s’est suicidé. Cette plateforme de trois étages est utilisée depuis quelques mois par le gouvernement ultra conservateur de Rishi Sunak  pour « accueillir » les personnes demandant l’asile le temps de l’examen de leur dossier. Un traitement tout simplement inhumain

De l’autre côté de l’Europe, sur la route migratoire la plus meurtrière au monde, 61 exilé·es sont porté·es disparu·es et présumé·es mort·es après le naufrage de leur embarcation au large des côtes libyennes. Comble de l’horreur : ces personnes auraient pu être sauvées, si les gouvernements européens cessaient leur entreprise de criminalisation des ONGs. L’Ocean Viking, le navire ambulance de SOS MÉDITERRANÉE, se trouvait près du lieu du naufrage 24 heures auparavant, mais avait été forcé de quitter la zone par les autorités italiennes qui, par décret, imposent de rejoindre immédiatement les côtes après chaque opération de sauvetage. C’est une folie : les États membres, obsédés par la question migratoire, se rendent coupables de drames et de disparitions en mer !

Encore pire, l’UE et ses États membres collaborent éhontément avec des pays tiers aux tristes records en matière de non respect des droits fondamentaux, en violation complète du droit international et européen. Début novembre, l’Italie signe un accord avec l’Albanie pour y externaliser les débarquements et traitements des demandes d’asile, bricolant un nouveau territoire juridique ; et la Commission européenne ne dit rien. Mi-décembre, une enquête dénonce comment Frontex et Malte collaborent avec les milices libyennes et leur livrent des personnes exilées, en violation totale du droit international maritime et du principe de débarquement dans un lieu sûr. 


Ce lundi 18 décembre, je commémore les exilé·es, migrant·es, femmes, enfants et hommes cherchant refuge 

Ces quelques drames  ne sont qu’un aperçu de l’immensité des tragédies qui se jouent aux portes de l’Union européenne. Il ne s’agit pas de cas isolés, mais d’une quasi systématisation des violations des droits des exilé·es, partout dans l’Union européenne, un continent dont le respect des droits fondamentaux et la solidarité sont censés être le ciment ! 

La cartographie que je publiais le 20 juin dernier lors de la journée mondiale des réfugié·es est toujours d’actualité. Tristement. Effroyablement. Cela fait plus de six mois que je l’actualise régulièrement, pour rendre publiquement compte de la mise à mort progressive du droit d’asile en Europe. Cette cartographie est non exhaustive. Elle est  malgré tout éloquente : c’est la réalité de l’asile - ou plutôt du déni du droit d’asile - dans l’UE et ses frontières, en 2023.

Au  milieu de l’horreur subsiste l’espoir : indigné·es et refusant ce piétinement du droit et de nos valeurs, des citoyen·nes s’engagent et s’organisent pour pallier les manquements des Etats. Ces initiatives solidaires partout en Europe démontrent qu’une autre réalité, empreinte d’humanité et de solidarité, est possible

D’autres politiques et d’autres discours, humains, accueillants et fondés sur le droit, sont possibles. À nous de les porter avec force et fierté !

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