Depuis novembre 2019, le Parlement européen se penche sur l’évaluation du fameux règlement de Dublin (je vous explique ce qu’est le règlement de Dublin dans la vidéo à la fin de l'article). Il s’agit d’identifier les lacunes du système, puis d’en faire un rapport, sous forme de bilan de la situation augmenté de recommandations pour améliorer la situation. Je suis le député en charge de suivre ce dossier pour l’ensemble du groupe des Verts/ALE au Parlement européen. La députée responsable du dossier au niveau du Parlement européen (on l’appelle la « Rapporteure ») est Fabienne Keller, une députée française de la délégation macroniste « Renaissance ». Pendant plusieurs mois, donc, nous avons eu des réunions avec les représentants de tous les groupes politiques. Nous avons tenu des auditions en commission parlementaire, nous avons fait appel au service de recherche du Parlement, nous avons aussi effectué des visites de terrain. Tout ça dans le but de rédiger le rapport d’évaluation final. Mi-juin, la Rapporteure, Fabienne Keller, a présenté un projet de rapport : une première proposition que chaque député.e est ensuite libre d’amender, de modifier. C’est précisément ce que j’ai fait : j’ai déposé 30 amendements. Après la pause estivale, une version finale du rapport sera négociée, tenant compte des différents amendements déposés, puis cette version soumise au vote du Parlement européen.
Mes amendements ? En résumé, ils visent à :
1/ mettre en lumière les véritables chiffres de l’asile, afin de bien comprendre l’échec du système de Dublin et les besoins de réforme.
2/ recommander la fin du critère du pays de première entrée. C’est fondamental ! C’est en effet ce critère, injuste, qui a conduit à la crise de l’accueil que l’on connaît aujourd’hui, avec des pays qui ont à traiter bien plus de demandes que d’autres.
3/ défendre un principe de solidarité européenne où les demandeurs d’asile seraient relocalisés équitablement entre les États membres, tout en prenant en compte les liens des demandeurs d’asile. Sinon, nous ne ferons que multiplier les hotspots et aggraver la situation actuelle.
4/ faciliter le regroupement familial et améliorer la situation des personnes vulnérables, en particulier des enfants non accompagnés.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard