Jeudi 17 septembre, je suis intervenu en plénière au Parlement européen. J’ai dit ce qu’il fallait absolument dire :
Honte aux gouvernements européens et à leurs minables comptes d’apothicaires !
12.000 êtres humains, après avoir vécu des mois dans des conditions immondes et honteuses, sont aujourd’hui livrés à eux-mêmes sur l’ile de Lesbos. Et que font les gouvernements européens ? Ils acceptent d’accueillir au compte-goutte quelques dizaines de mineurs isolés.
Honte au gouvernement Grec qui, en ce moment même, alors qu’elle est en train de transférer les réfugiés vers un nouveau camp, interdit à Medecin Sans Frontières l’accès à sa clinique.
Honte à cette Europe incapable d’accueillir les 24.000 chercheurs de refuge coincés sur les îles grecques.
Honte à nos dirigeants qui, depuis des mois, des années, sont restés sourds à nos appels répétés à la solidarité et aux relocalisations depuis la Grèce.
Honte à ceux qui dans cet hémicycle distillent la peur, cultivent les fractures et à ceux qui surenchérissent par calculs électoraux, au mépris des droits humains les plus fondamentaux.
Honte, mais aussi espoir immense.
Espoir en voyant les manifestations en Allemagne où des citoyens européens scandent la vérité : nous avons de la place !
Oui, nous avons de la place pour des êtres humains qui représentent à peine le quart des spectateurs d’un stade de foot, à peine 0.005% de notre population européenne.
Espoir en voyant toutes ces communes, en France, en Allemagne et ailleurs qui se disent prêtes à les accueillir.
Espoir en discutant cette semaine avec de jeunes citoyens européens engagés en faveur des droits humains et qui veulent faire changer les politiques et les discours des dirigeants européens sur les migrations.
Cessez donc ces discours nauséabonds et ces politiques mortifères au nom de citoyens.
Cessez la honte et portez l’espoir et la solidarité.
C’est cela dont l’Europe a plus que jamais besoin !
Mettons en œuvre des positions pérennes pour faire face au fait structurel qu’est la migration et cessons d’apporter des réponses misérables à une situation que certains essaient de faire croire qu’elle n’est que conjoncturelle.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard