Aujourd’hui, mercredi 23 septembre, la Commission européenne a publié son pacte « sur l’immigration et l’asile ». En réalité, une supercherie démagogue qui non seulement maintient l’insupportable système de Dublin – la présidente Ursula Von der Leyen et la commissaire Ylva Johansson avaient pourtant annoncé en grandes pompes il y a quelques jours que Dublin serait « aboli », et qui, pire encore, torpille la solidarité et adoube des façons de faire ignobles : condamner plutôt que porter secours, rejeter plutôt qu’accueillir.
Je me demande si, en réalité, ce n’est pas Viktor Orban qui a tenu la plume pour rédiger ce pacte.
Surtout, j’ai honte.
J’ai peur.
Je suis en colère.
Cette Europe-là n’est pas la nôtre.
Cette Europe-là n’est pas l’Europe.
Cette Europe-là est le petit jouet que certains s’accaparent honteusement. Ceux-là même qui s’organisent pour refouler et haïr en masse, ceux-là même qui appuient de toutes leurs néfastes forces pour transformer la belle, la noble Europe en forteresse.
Où sont nos valeurs fondatrices ?
Où est passée la richesse de l’humain ?
L’Europe est riche de ses peuples, l’Europe est ouverte au monde. L’Europe, sans monde, n’a plus rien à voir avec l’Europe.
L’indifférence mortifère, le rejet, la non-assistance à personne en danger sont des rideaux de fumée savamment cultivés et orchestrés par certains.
Rien d’autre.
Ne soyons pas dupes.
Et luttons. Là, maintenant, tout de suite et très fort.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre pour la première fois au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivants sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il préside.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard