Présentée le 14 octobre 2020, la stratégie de la Commission sur le méthane n'est pas à la hauteur pour atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre pour 2030 ni nos objectifs en matière de qualité de l'air. Le plan présenté ne concerne même pas la plus grande source d'émissions de méthane dans l'UE : l'agriculture.
Damien CARÊME, membre de la commission pour l’industrie, la recherche et l’énergie, commente :
« La stratégie méthane présentée aujourd’hui par la Commission est largement insuffisante : des contraintes inexistantes et pas une seule mesure concrète. La Commission européenne propose un plan en contradiction avec son propre objectif de neutralité climatique d'ici 2050 et les objectifs existants pour la qualité de l'air.
Il ne suffit pas d'améliorer les données relatives aux émissions de méthane. Il faut les réduire ! Car le méthane est 86 fois plus nocif pour le réchauffement climatique que le dioxyde de carbone sur une période de 20 ans. Si le CO2 détermine le réchauffement de la planète, le méthane en détermine la vitesse. Le méthane ne peut plus être l'angle mort de nos politiques climatiques.
Il faut des objectifs contraignants de réduction dans les principaux secteurs émetteurs : l'agriculture, les déchets, mais aussi le secteur de l'énergie, troisième source d’émission de méthane, dues à l’extraction du pétrole et du gaz.
Considérer le gaz naturel comme une énergie de transition est une aberration qui nous enferme dans une logique fossile mortifère pour encore des décennies. Arrêtons dès maintenant tout soutien aux énergies fossiles ! En parallèle d'une stratégie méthane plus ambitieuse, développons une stratégie globale en matière d'énergies renouvelables et d’hydrogène vert, seuls véritables alternatives pour le climat. »
Contexte :
Le méthane est à l'origine de 24 % du réchauffement climatique et est une source de gaz à effet de serre. Le méthane est une grave source de dégradation pour le climat, l'environnement et la santé. 59 % des émissions de méthane sont d'origine humaine. Dans l'UE, l'agriculture est responsable de 53 % de ces émissions, soit plus de la moitié, suivie par la gestion des déchets avec plus d'un quart (26 %) et le secteur de l'énergie avec environ un cinquième (19 %).
Le Parlement européen a voté en faveur d'une réduction de 60 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, tandis que les Verts/ALE demandent une réduction de 65 % et un taux net d'émission zéro d'ici 2040.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre pour la première fois au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivants sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il préside.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard