Aujourd'hui, un collectif de journalistes publie de nouvelles preuves qui tendent à démontrer sérieusement que des gardes-frontières grecs ont tiré sur des personnes innocentes à la frontière turque au début du mois de mars, après que le gouvernement grec avait rejeté ces accusations.
D'après les investigations menées par Pointer en collaboration avec Der Spiegel, Bellingcat et Forensic Architects, un Pakistanais a été tué et plusieurs autres personnes migrantes ont été blessés le 4 mars dernier, et il apparaît que les gardes-frontières grecs ont ouvert le feu à balles réelles. La Grèce a jusqu'à présent nié toute implication dans l'incident. La Commission européenne a jusque-là soutenu la Grèce dans ses actions et a ignoré les questions concernant l'usage de la force à la frontière.
Damien CARÊME, député européen Verts/ALE, membre de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, qui a vu les images, commente :
« Ce travail minutieux d'investigation semble confirmer que des officiers grecs ont tiré sur des innocents à la frontière turque le 4 mars dernier : cela ne peut rester sans réponse. Je demande que le Parlement européen crée une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur ces graves accusations.
Voilà déjà des semaines que nous alertons : dans un courrier daté du 25 mars et co-signé par 114 eurodéputés, nous avions demandé à la Commission d'enquêter sur ces allégations de violences aux frontières de l'UE. Rien n'a été fait depuis, ça suffit ! Si l'institution supposée être la gardienne des Traités ne fait pas son travail, le Parlement doit faire le sien. La réponse de l'UE ne peut pas être de fermer les yeux, ou pire, de couvrir un Etat membre, lorsque des personnes se font tirer dessus.
Le recours à la violence contre des personnes qui veulent demander l'asile est illégal. C'est contraire aux Traités, à la Convention de Genève, à nos valeurs surtout. Les responsabilités des autorités grecques, de la Commission et de FRONTEX doit être clarifiée.
Les violations des droits humains dans le domaine de la migration se multiplient ces dernières années. C'est pourquoi la commission d'enquête que j'appelle de mes vœux devra se pencher sur l'ensemble de ces violations , des tortures en Lybie et de l'usage de l'argent européen dans ce pays aux refoulements à la frontière franco-italienne par exemple. Il est de notre responsabilité de veiller au respect de l'Etat de droit. »
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre pour la première fois au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivants sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il préside.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard