À partir de ce vendredi 29 janvier, des élu·e·s solidaires du Parlement européen et du Sénat se relaieront auprès des bénévoles pour effectuer des maraudes solidaires à Montgenèvre, à la frontière avec l’Italie, et accueillir les exilé·e·s contraint·e·s de prendre des risques démesurés.
Depuis plusieurs semaines, la situation à Montgenèvre - 1800 mètres d’altitude, à quelques kilomètres de Briançon, à la frontière franco-italienne - est de plus en plus tendue. Comme annoncé par la préfète des Hautes-Alpes, le 16 novembre dernier, les effectifs de la Police de l’air et des frontières (PAF) ont été renforcés. Conséquences : multiplication des atteintes aux droits humains, refoulements des exilé·e·s et, depuis quelques semaines, pressions policières et judiciaires sur les bénévoles.
Les élu·e·s écologistes au Parlement européen et au Sénat, ainsi que des élu·e·s solidaires, s’engagent donc à effectuer, chaque fin de semaine, des maraudes aux côtés des bénévoles engagé·e·s sur le terrain.
Cette initiative solidaire s’inscrit dans le cadre du travail de partenariat mené depuis plusieurs années avec les associations de défense des droits des personnes exilée·e·s. Elle a été envisagée à la suite de la dernière visite sur place en décembre dernier, dans le cadre de la délégation nationale portée par l’ANVITA (Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants), à laquelle ont participé Damien Carême, eurodéputé et Guillaume Gontard, sénateur
Face à la surmédiatisation des actions de haine de quelques identitaires, les élu·e·s solidaires souhaitent ainsi rappeler que la montagne, la France, c’est aussi la solidarité et la fraternité : à la frontière, depuis des semaines, des mois, des années, des bénévoles soignent, accueillent et entourent, avec toute la chaleur qu’il leur est encore possible de rassembler, les femmes, les enfants, les hommes qui arrivent là car ils n’ont eu d’autres choix.
Pour les élu·e·s solidaires, être à Montgenèvre chaque week-end de cet hiver 2021, c’est apporter un soutien fort et bien réel aux bénévoles, soignant·e·s, militant·e·s associatifs, accompagnant·e·s ; permettre d’éviter que les forces de l’ordre harcèlent les bénévoles, à coups d’amendes ubuesques et d’arguments fallacieux par temps de couvre-feu et de reconfinement ; permettre d’éviter que les forces de l’ordre refoulent illégalement les chercheurs et chercheuses de refuge et faire respecter l’accès aux droits et aux soins des personnes exilées.
Pour les élu·e·s solidaires, c’est l’état d’urgence absolue qui les pousse à agir là, maintenant, tout de suite ; à être, ensemble, à Montgenèvre, pour la dignité, le respect des droits humains. Pour la fraternité.
Cette initiative solidaire n’est qu’une des nombreuses actions que ces élu·e·s solidaires entendent mener dans ces prochains mois.
C’est l’État qui se rend responsable de drames en militarisant la frontière et en criminalisant la solidarité. L’État français doit prendre ses responsabilités et cesser ces façons de faire illégales, illégitimes, dangereuses et barbares. C’est aussi cela que relaieront les élu·e·s solidaires à chacune des maraudes.
Ces maraudes solidaires débuteront ce week-end.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre pour la première fois au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivants sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il préside.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard