GRECE
71 députés européens ont envoyé une lettre ouverte à la Commission européenne et au gouvernement grec en soutien aux travailleurs humanitaires qui risquent jusqu’à 25 ans de prison. Cibles de la répression en cours en Grèce vis à vis des militants engagés dans les opérations de recherche et de sauvetage, leur procès s'ouvre jeudi. Rédigée à l’initiative de l'eurodéputée des Verts/ALE Grace O'Sullivan, la lettre exprime les inquiétudes des députés européens quant aux accusations portées contre 24 travailleurs humanitaires par les procureurs grecs pour leur rôle dans les missions de recherche et de sauvetage sur l'île de Lesbos en 2018.
Grace O'Sullivan, députée européenne des Verts/ALE, commente :
"Les travailleurs humanitaires comme Seán Binder, qui mettent leur vie en danger pour sauver la vie des personnes les plus vulnérables, devraient être la fierté de l’Union européenne puisqu’appliquant ses valeurs de solidarité. Au lieu de cela, à maintes reprises, l'aide humanitaire est criminalisée dans le but de décourager ceux qui prodiguent soins et humanité aux exilés aux frontières extérieures de l'UE.
"Secourir les personnes en détresse en mer est un principe de base du droit international. Je suis fière d'être rejointe aujourd'hui par tant d'eurodéputés de tous les partis politiques pour exercer une pression publique sur les États membres de l'UE, tels que la Grèce, afin qu'ils modifient leurs politiques à l'égard des travailleurs humanitaires et qu'ils abandonnent finalement les charges contre Seán et ses collègues."
Damien Carême, député européen des Verts/ALE, membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, commente :
"Les accusations portées contre Seán Binder, Sarah Mardini sont honteuses. Il s’agit purement et simplement de criminaliser une fois de plus l’aide apportée aux exilés. En France, en Italie, en Pologne, partout au sein de l’Union européenne, la criminalisation de l'aide humanitaire nous conduit à l'abîme. C’est la politique du deux poids, deux mesures : alors que les violations des droits humains par les Etats membres restent impunies, la Commission les laisse s’attaquer aux humanitaires sans broncher.
"En sauvant des vies en mer, ces héros ne font que se substituer aux Etats membres, y compris la Grèce. Non seulement les États membres et l'UE refusent d'honorer leurs obligations, mais ils criminalisent et punissent ceux qui tentent d'intervenir et de combler le vide. Seán Binder, Sarah Mardini et tous ceux qui sauvent courageusement des vies au lieu de défendre la forteresse Europe, sont ceux qui agissent véritablement en accord avec les valeurs sur lesquelles l'UE a été fondée. Ils représentent et honorent la dignité de l'Europe et de ses citoyens. Sauver des vies n'est pas un crime".
En savoir plus :
La lettre a été envoyée à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, aux commissaires Schinas, Johansson et Reynders, ainsi qu'aux ministres grecs des migrations et de la justice, respectivement messieurs Mitrachis et Tsiaras. Elle peut être consultée en ligne ici.
Le 21 août 2018, la police grecque a arrêté plusieurs travailleurs humanitaires de l’ONG Emergency Response Centre International (ECRI) dont Seán Binder, Sarah Mardini, Nassos Karakitsos, et les a accusés d'un certain nombre de crimes graves, notamment d'espionnage (lié à leur utilisation de l'application de messagerie cryptée WhatsApp), de faux et d'appartenance à une organisation illégale. À l'époque, l'ECRI gérait un programme de recherche et de sauvetage à Lesbos, ainsi qu'une clinique médicale offrant des soins de base dans le camp de réfugiés de Moria, en coopération avec les autorités grecques.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard