Skip to main content
23 septembre 2020

PACTE SUR LA MIGRATION ET L'ASILE

Les propositions de la Commission aboutiront à d’autres Moria

Aujourd'hui, la Commission européenne a publié son nouveau Pacte sur la migration et l’asile, longtemps repoussé. La Commission ne tient pas compte de la position adoptée à une large majorité par le Parlement européen en 2017 sur la réforme du système de Dublin. Un mépris qui risque de compliquer les futures négociations interinstitutionnelles.

Damien CARÊME, député européen, porte-parole des Verts/ALE sur la refonte du règlement Dublin et Président de l’ANVITA1 , commente :

« Malgré les promesses faites devant le Parlement européen la semaine dernière par Ursula von der Leyen, ce nouveau pacte ne change rien. Au contraire, il institutionnalise la honte. Il n’empêchera ni les nouveaux drames, ni le maintien de camps indignes à nos frontières. Ce pacte n’apporte aucune réponse sérieuse aux dysfonctionnements du règlement Dublin, pourtant à l’origine de la crise de l’accueil que nous vivons depuis 2015. Pire, il l’aggrave en renforçant ses règles clés, notamment le principe du premier pays d’entrée. Ce principe, totalement déconnecté de la réalité, illustre à lui seul le manque de solidarité entre États membres et par là-même, l’échec de la politique migratoire européenne. Il continue de faire peser la responsabilité des procédures sur la Grèce, l’Italie, l’Espagne et Malte. C’est une honte. Des cendres de Moria aurait pu naître un système d'asile européen durable, équitable et humanitaire. La Commission aurait pu envoyer un signal clair, en s’inspirant de la position du Parlement européen. Elle aurait pu mettre réellement fin aux « hotspots » et introduire la relocalisation immédiate des demandeurs d'asile après leur enregistrement, seule manière d’appliquer une véritable solidarité entre États membres. Il n’en est rien ! Au lieu de cela, elle s’est couchée devant Orban et consorts. Cette Europe n’est pas la nôtre. Notre Europe est celle des centaines de villes et municipalités européennes qui se sont portées volontaires pour accueillir les chercheurs de refuge. Il est temps que les dirigeants européens entendent ces voix de la solidarité plutôt que la petite musique lancinante des pires démagogues. Nous ne laisserons pas faire ! »