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1 décembre 2020

Violations des droits fondamentaux aux frontières de l’UE

Nous exigeons une commission d’enquête

À l'invitation du groupe des Verts/ALE, le directeur de Frontex, Fabrice Leggeri, a participé aujourd’hui mardi 1er décembre à une audition de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen. Cette invitation fait suite à la parution de plusieurs rapports faisant état de "refoulements" illégaux de chercheurs de refuge en Méditerranée, impliquant l'agence européenne. En juillet, Pointer en collaboration avec Der Spiegel, Bellingcat et Forensic Architects publiaient une enquête sur les agissements illégaux des autorités grecques, dont les agents de Frontex auraient eu connaissance et auxquels, pour certains, ils auraient activement participé. Les réponses de M. Leggeri, 5 mois après cette enquête, n'ont pas rassuré les députés Verts/ALE qui demandent la mise en place d’une commission d’enquête.

L'eurodéputé écologiste Damien CARÊME, membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, commente :

« Finies les tartuferies et les contre-vérités ! Nous exigeons une commission d’enquête du Parlement européen. Nous alertons depuis des mois ! En mars déjà, avec 114 députés, nous avions demandé à la Commission européenne d'enquêter sur ces allégations de violences aux frontières de l'UE. Rien n’a été fait. Aujourd’hui, alors que les preuves contre Frontex continuent de s’accumuler, les réponses de son directeur Fabrice Leggeri ne me satisfont pas. Les refoulements privent les réfugiés de leur droit d'asile, mettent des vies en danger et sont illégaux au regard du droit international. Malgré cela, j’ai le sentiment que Frontex ne prend pas ces allégations au sérieux, et qu’elle n’a pas l'intention de faire quoi que ce soit pour empêcher les refoulements ».

« Loin de condamner ces violations de nos valeurs communes et du droit international, Frontex semble même les faciliter. Après tant de dénégations, il est insensé d'attendre une nouvelle "évaluation interne" de Frontex. Le Parlement doit maintenant mettre en place une commission d'enquête pour enquêter de manière indépendante sur ce qui se passe à nos frontières comme je le réclame depuis des mois. La commission d'enquête que j'appelle de mes vœux devra se pencher sur l'ensemble de ces violations, pas seulement les refoulements que Frontex a regardé faire ou auxquels elle aurait participé, elle doit se pencher sur l’ensemble des drames qui se déroulent à nos frontières : des tortures en Lybie à l'usage de l'argent européen dans ce pays aux refoulements aux frontière franco-italienne, maltaises et gréco-turques. Le Parlement doit utiliser ses pouvoirs d'enquête pour examiner les preuves et prendre les mesures politiques nécessaires pour mettre fin à toute forme de violence à nos frontières. Il est de notre responsabilité de veiller au respect de l'État de droit et aux valeurs d’humanité et de solidarité ».