La Commission européenne vient de publier la 5ème liste de projets d'intérêt commun (PIC). Cette liste énumère les projets d'infrastructures énergétiques qui pourraient bénéficier de financements publics européens et de procédures accélérées. Alors que la COP26 bat son plein et que de nombreux États s'engagent à rehausser leurs ambitions climatiques et sortir des fossiles, la Commission Européenne continue de souhaiter développer et financer des projets gaziers.
Le groupe des Verts/ALE appelle à rejeter cette liste : plutôt que de gaspiller de l'argent public dans des projets fossiles incompatibles avec nos engagements climatiques, les Verts/ALE demandent une liste alternative* et insistent sur la faisabilité de projets 100% renouvelables, créateurs d'une transition juste.
Déclaration de Damien CARÊME, membre de la Commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (ITRE) :
« Présenter une telle liste en pleine COP 26 est un véritable scandale ! Comment l’UE peut-elle prétendre être un acteur international crédible dans la lutte contre le changement climatique alors même que son propre secteur financier et ses finances publiques alimentent la crise climatique ?
L'Union européenne doit respecter ses propres engagements et tourner le dos définitivement aux énergies fossiles. Cette proposition de continuer à financer les projets gaziers reflète un manque total de vision stratégique et de cohérence : selon la Commission européenne elle-même, il nous faut réduire notre consommation de gaz de 36% d'ici à 2030. Cela ne peut pas se faire en construisant de nouveaux pipelines de gaz !
Pour espérer rester en dessous des 2 degrés d’augmentation des températures, il est nécessaire d’engager dès maintenant la transition vers une économie climatiquement neutre. Financer de nouvelles infrastructures pour continuer d’utiliser les combustibles fossiles l’entraverait dramatiquement, en plus du risque fort, à court terme, de devenir des actifs échoués du fait de leur incompatibilité avec une économie bas carbone. Des alternatives existent : des projets basés sur l'efficacité énergétique et le 100% renouvelable, de surcroît, créateurs d'emplois n'attendent qu'à prendre la place des coûteux projets gaziers.
Par ailleurs, l'intention de la Commission de qualifier le gaz naturel de durable dans le règlement sur la taxonomie n'est pas du tout conforme à l'Accord de Paris. La Commission européenne et les États membres de l'UE doivent faire preuve de leadership. Ils doivent déclarer la fin du financement des combustibles fossiles, et le traduire dans une législation contraignante, telle que la Taxonomie européenne ».
En savoir plus :
*Des exemples de projets alternatifs du groupe des Verts/ALE pour une 5ème liste PCI répondant aux objectifs climatiques sont disponibles ici.
L'acte délégué sur la 5ème liste PCI est adopté par la Commission. Il sera présenté aux membres de la commission de l'industrie, de la recherche et de l'énergie (ITRE) le 11 novembre qui pourront ensuite adopter ou rejeter la proposition dans son intégralité.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard