Le 10 novembre 2021, en séance plénière du Parlement européen, les eurodéputé·e·s ont débattu de la situation aux frontières de l’Union européenne et du Bélarus, après l’intervention du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, dans le cadre du 70ème anniversaire de la Convention de Genève.
L’occasion pour le groupe Verts/ALE de rappeler son attachement à un système d’asile et de relocalisation à l’échelle européenne respectueux des droits humains.
Déclaration de Damien CARÊME, membre de la commission des Libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) :
« Ce qu’il se passe aux frontières extérieures de l’Union européenne, et plus particulièrement à la frontière polonaise, glace littéralement le sang. Les chercheuses et chercheurs de refuge y sont déshumanisé·e·s et laissé·e·s à l’abandon dans des conditions innommables ! Que Lukashenko instrumentalise cyniquement les exilé·e·s à des fins politiques ne peut en aucun cas servir d’excuse à la Pologne, et plus largement à l’Union européenne, pour violer la Convention de Genève et le droit d’asile qu’elle consacre. La pire menace qui puisse exister pour l’Union européenne, ce qui la déstabilise jusqu’à lui faire renier ses valeurs et ses engagements, ce serait donc d’envoyer des migrant·e·s à ses frontières. Mais quelle honte !
L’Union européenne crève du manque d’un système d’asile européen commun réellement fondé sur les droits humains. Ce n’est qu’uni·e·s, fort.e.s. d’une approche humaine et solidaire que nous pourrons surmonter les tentatives du Bélarus et d’autres pays de déstabiliser l’unité européenne.
Les personnes qui se trouvent aux frontières doivent avoir la possibilité de demander l’asile. Les refouler, de surcroît avec violence, vers le Bélarus constituerait une grave violation de la convention de Genève et du droit européen. Nous n’attendons pas de l’Union européenne et de ses dirigeant·e·s qu’ils et elles pérorent lamentablement sur le bienfondé ou le financement de la construction de murs à nos frontières, mais un soutien fort envers les États membres aux frontières de l’Union européenne afin qu’ils respectent le droit européen et les droits fondamentaux, y compris le droit d’asile.
La Commission européenne doit utiliser les outils à sa disposition pour s’assurer que les exilé·e·s sont pris·e·s en charge de toute urgence, qu’une aide humanitaire leur est apportée et que les États membres, notamment la Pologne, respectent les règles de l’Union en matière d’asile et de droits fondamentaux. Enfin, une enquête doit avoir lieu pour déterminer tout ce qu’il s’est passé durant les longs mois où l’état d’urgence a empêché toute image et tous récits de parvenir jusqu’à nous ».
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard