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1 décembre 2021

LA COMMISSION APPROUVE IMPLICITEMENT LES REFOULEMENTS

La Commission européenne a annoncé aujourd’hui qu'elle autorisera la Pologne, la Lituanie et la Lettonie à "rediriger" les demandeurs d'asile vers un point de passage frontalier, où ils pourront être détenus jusqu'à 20 semaines. La proposition approuve implicitement les refoulements aux frontières avec le Bélarus déjà pratiqués par les États membres depuis des mois. Les demandeurs d'asile, y compris les familles, sont repoussés au Bélarus dans des conditions terribles, sans même avoir accès à la protection internationale.

Damien Carême, membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, commente :

" Voilà donc la réponse de la Commission européenne à la stratégie cynique d’Alexandre Loukachenko d’utiliser des chercheurs de refuge pour fragiliser l’Union européenne : rendre pratiquement impossible pour les exilés d’introduire leur demande d’asile dans l'Union européenne et placer arbitrairement en détention ces personnes pour des durées inacceptables ! Les mesures d'asile temporaire et de retour proposées par la Commission reviennent à approuver la pratique illégale, immorale et dangereuse des refoulements. La détention injustifiée et interminable de ces femmes, hommes et enfants est une grave atteinte aux droits humains et viole notamment la Convention internationale des droits de l'enfant. La Commission a cédé à la pression de l'extrême droite du gouvernement polonais et au chantage du dictateur bélarusse, et piétiné les valeurs européennes. Au lieu de faire appliquer la législation européenne en matière d'asile et d'engager des procédures d'infraction, la Commission choisit d'autoriser les pratiques illégales de la Pologne, de la Lituanie et de la Lettonie aux frontières de l'UE. "

"Des gens ont froid, ont faim et meurent à nos frontières, otages d'un sinistre dictateur. Et la réponse de la Commission à cette crise est de détenir tous les demandeurs d'asile et de leur offrir encore moins de protection ! Pour y parvenir, elle contourne le Parlement européen en utilisant une législation d'urgence. Pouvait-on faire pire réponse que cela ?"

"Je condamne fermement ces annonces réactionnaires et inhumaines et demande à la Commission de changer de cap et de présenter un plan qui respecte les droits humains et le droit d'asile."

"L'une des valeurs essentielles inscrites dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE, l'accès à l'asile, est mise à mal de manière antidémocratique. Nous ferons pression pour que le Parlement européen ne soit pas mis sur la touche pendant que la Commission sape les valeurs européennes."

"Cette crise montre une fois de plus que nous avons besoin de toute urgence d'une véritable politique de migration et d'asile à l'échelle de l'UE, avec une répartition juste et équitable.  Par ailleurs, les ONG, les fonctionnaires internationaux et la presse doivent pouvoir accéder aux frontières pour s'assurer que les droits humains sont respectés et que les personnes ont la possibilité de demander l'asile si elles en ont besoin. L'Europe doit faire preuve de solidarité et d'un visage humain pendant cette crise."