La Commission européenne a annoncé aujourd’hui qu'elle autorisera la Pologne, la Lituanie et la Lettonie à "rediriger" les demandeurs d'asile vers un point de passage frontalier, où ils pourront être détenus jusqu'à 20 semaines. La proposition approuve implicitement les refoulements aux frontières avec le Bélarus déjà pratiqués par les États membres depuis des mois. Les demandeurs d'asile, y compris les familles, sont repoussés au Bélarus dans des conditions terribles, sans même avoir accès à la protection internationale.
Damien Carême, membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, commente :
" Voilà donc la réponse de la Commission européenne à la stratégie cynique d’Alexandre Loukachenko d’utiliser des chercheurs de refuge pour fragiliser l’Union européenne : rendre pratiquement impossible pour les exilés d’introduire leur demande d’asile dans l'Union européenne et placer arbitrairement en détention ces personnes pour des durées inacceptables ! Les mesures d'asile temporaire et de retour proposées par la Commission reviennent à approuver la pratique illégale, immorale et dangereuse des refoulements. La détention injustifiée et interminable de ces femmes, hommes et enfants est une grave atteinte aux droits humains et viole notamment la Convention internationale des droits de l'enfant. La Commission a cédé à la pression de l'extrême droite du gouvernement polonais et au chantage du dictateur bélarusse, et piétiné les valeurs européennes. Au lieu de faire appliquer la législation européenne en matière d'asile et d'engager des procédures d'infraction, la Commission choisit d'autoriser les pratiques illégales de la Pologne, de la Lituanie et de la Lettonie aux frontières de l'UE. "
"Des gens ont froid, ont faim et meurent à nos frontières, otages d'un sinistre dictateur. Et la réponse de la Commission à cette crise est de détenir tous les demandeurs d'asile et de leur offrir encore moins de protection ! Pour y parvenir, elle contourne le Parlement européen en utilisant une législation d'urgence. Pouvait-on faire pire réponse que cela ?"
"Je condamne fermement ces annonces réactionnaires et inhumaines et demande à la Commission de changer de cap et de présenter un plan qui respecte les droits humains et le droit d'asile."
"L'une des valeurs essentielles inscrites dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE, l'accès à l'asile, est mise à mal de manière antidémocratique. Nous ferons pression pour que le Parlement européen ne soit pas mis sur la touche pendant que la Commission sape les valeurs européennes."
"Cette crise montre une fois de plus que nous avons besoin de toute urgence d'une véritable politique de migration et d'asile à l'échelle de l'UE, avec une répartition juste et équitable. Par ailleurs, les ONG, les fonctionnaires internationaux et la presse doivent pouvoir accéder aux frontières pour s'assurer que les droits humains sont respectés et que les personnes ont la possibilité de demander l'asile si elles en ont besoin. L'Europe doit faire preuve de solidarité et d'un visage humain pendant cette crise."
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard