Les Verts/ALE demandent aux États membres de mieux s'attaquer aux émissions de carbone et à la précarité énergétique dans les bâtiments
Demain, mardi 14 décembre 2021, la Commission européenne va publier sa proposition de révision législative de la Directive sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB) ; et cette semaine le Parlement européen réuni en session plénière débattra et votera sur le rapport de mise en œuvre de la directive actuelle.
La révision de la directive peut avoir un impact considérable tant pour le climat que pour les ménages les plus précaires : plus de 6% des européens ont des difficultés à payer leurs charges d'énergie ; et plus de 30 millions de citoyens de l'UE n'arrivent pas à chauffer décemment leurs logements.
Par ailleurs, le secteur des bâtiments est responsable de 36% des émissions de CO2 de l'UE : ils consomment environ 40% des sources d'énergie de l'UE.
Rénover les bâtiments en Europe est dès lors une urgence sociale et un impératif climatique.
Cependant, les Verts/ALE demandent à la Commission de rehausser son niveau d'ambition. Il faut se saisir de cette révision pour s'attaquer à l'empreinte carbone de notre parc immobilier, mais aussi intégrer une approche liée au cycle de vie des bâtiments. Nous avons aussi besoin de normes minimales de performance énergétiques, d'un plan de décarbonations planifiant des rénovations massives ; ainsi que de solides garanties sociales pour lutter contre la précarité énergétique.
Damien Carême, membre Verts/ALE de la Commission Industrie Recherche et Énergie :
"Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, l’un des grands enjeux / chantiers est celui de la réduction de notre consommation d’énergie, tout particulièrement dans les secteurs les plus émetteurs comme le bâtiment. Cela passe notamment par une meilleure performance énergétique des parcs immobiliers. On a tout à gagner à poser les bases de futurs bâtiments performants : on s’attaque à la fois à la précarité énergétique et aux émissions de carbone de nos bâtiments, aux problèmes de fin de mois et aux problèmes de fin du monde. En créant un cadre ambitieux pour les bâtiments, nous pouvons créer des logements plus sûrs, plus sains et plus efficaces sur le plan énergétique, alimentés par des sources d'énergie renouvelables et propres. Pour protéger les ménages vulnérables qui vivent souvent dans les bâtiments les moins performants, nous devons mettre en œuvre des normes minimales de performance énergétique pour les bâtiments, qui doivent être progressivement renforcées au fil du temps. Pour que cette directive permette la transition juste que nous appelons de nos vœux, la proposition de la Commission européenne devra être plus ambitieuse et à la hauteur des enjeux."
> Le rapport de mise en œuvre de la directive sur la performance énergétique des bâtiments sera débattu en séance plénière du Parlement européen aujourd'hui lundi 13 décembre 2021, et les votes auront lieu mardi 14 et mercredi 15 décembre.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard