À l’initiative de Damien Carême, eurodéputé du groupe des Verts/ALE au Parlement européen, une délégation d’eurodéputé·e·s progressistes originaires de plusieurs États membres se rendra du 2 au 4 juin à Riace.
Alors que le procès en appel de son ancien maire, Domenico « Mimmo » Lucano, condamné à plus de 13 ans de prison pour avoir fait preuve d’humanité, s’est ouvert mercredi 25 mai, il s’agit pour Damien Carême et ses collègues de renouveler leur plein soutien à Mimmo et à tou·te·s les solidaires injustement poursuivi·e·s en justice. Les eurodéputé·e·s rappelleront dans ce contexte leur engagement en faveur d’une politique d’asile européenne accueillante, basée sur la solidarité et l’humanité.
Une étude des Verts/ALE dressant un état des lieux des pratiques de criminalisation de la migration et de la solidarité au sein de l’Union européenne sera rendue publique à cette occasion.
Déclaration de Damien CARÊME, eurodéputé EELV, membre du groupe des Verts/ALE:
« Depuis 1998, Domenico Lucano prouve, par ses actes, qu’une politique d’accueil inconditionnelle, inclusive et solidaire est possible, et que cela fonctionne ! A l’instar de ce que j’ai fait en 2016, en tant que maire de Grande-Synthe, en faisant construire un camp capable d’accueillir dignement des milliers de personnes laissées à l’abandon sur le territoire de ma commune, Mimmo a pallié aux défaillances de l’État. Il a développé un modèle apte à accueillir et intégrer les chercheurs et chercheuses de refuge dans des conditions dignes.
Plutôt que de soutenir ses choix d’humanité et de solidarité dans l’accueil des chercheurs et chercheuses de refuge, les autorités italiennes ont préféré le poursuivre. Sa condamnation est une véritable honte !
Nous ne pouvons tolérer que le choix de la solidarité et de l’accueil soit ainsi réprimé. Face à l’inaction et à la maltraitance des États membres envers les exilé·e·s, il est de notre devoir, en tant qu’eurodéputé·e·s, de soutenir Mimmo, ainsi que tous ceux et celles qui, quotidiennement, font le choix de l’humanité. C’est la raison de ma présence à Riace du 2 au 4 juin.
Il est urgent de mettre en place une politique européenne migratoire humaine, respectueuse des droits fondamentaux. L’humanité dont font légitimement preuve aujourd’hui l’UE et ses États membres envers les réfugié·e·s ukranien·ne·s, c’est celle dont ils auraient dû faire preuve hier, en 2015, en août 2021 avec les Afghan·e·s, en novembre 2021 à la frontière Polono-Bélarusse, c’est celle dont ils devraient faire preuve demain, à chaque fois que des êtres humains fuient des conflits ou des menaces.
Nous devons retrouver notre humanité, accueillir dignement et cesser de condamner les citoyen·ne·s, élu·e·s, exilé·e·s qui portent haut les valeurs de l'UE et prouvent chaque jour qu'une Europe accueillante et humaine est possible ! C’est mon combat au Parlement européen. C’est le message que je porterai à Riace aux côtés de Mimmo et de mes collègues progressistes. »
Vous trouverez toutes les informations sur le programme à Riace et l’étude Résilience et résistance au mépris de la criminalisation de la solidarité à travers l’Europe dans le Dossier de Presse joint.
Domenico Lucano a été, de 2004 à 2018, maire de Riace, une petite ville de Calabre au sud de l’Italie, où il a mis en place, avec la population, une politique exemplaire pour l’accueil et l’intégration des exilé·e·s. Grâce à une subvention de 30 euros par jour, accordée par l’État aux villes qui s’occupent des exilé·e·s, il a développé les services publics. Reconnu dans le monde entier, le « modèle de Riace » a ainsi permis de repeupler le centre historique du village, tout en intégrant 2800 personnes de 20 pays différents.
Le 30 septembre 2021, il s’est vu infliger une peine de treize ans et deux mois de prison, assortie d’une amende de 750.000 euros.
Son procès en appel s’est ouvert mercredi 25 mai. Cette procédure devrait durer plusieurs semaines, avec une nouvelle audience fixée au 6 juillet prochain.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard