Aujourd'hui, une majorité de député·e·s européen·ne·s a rejeté la proposition de taxonomie européenne telle que présentée par la Commission. La taxonomie devrait permettre d’opérer une classification des produits et activités sur les marchés financiers pouvant être labellisés comme « verts » ou « durables » afin d’encourager les investissements verts. Le texte de la Commission propose, à rebours total des données scientifiques, de qualifier de durables le gaz et l'énergie nucléaire.
La résolution votée aujourd'hui par les commissions de l'environnement (ENVI) et des affaires économiques et monétaires (ECON) sera discutée par l’ensemble des parlementaires lors de la session plénière de juillet. Le Groupe des Verts/ALE appelle tous les député·e·s européen·ne·s à rejeter l'acte délégué.
Déclaration de Damien CARÊME, membre de la Commission des affaires économiques et monétaires:
« Le vote d'aujourd'hui est un signal clair envoyé à la Commission : dans son action en faveur de la finance durable, l'Union Européenne ne sera crédible que si, et seulement si, seules les énergies réellement durables et qui participent d’une politique climatique et environnementale crédible sont labellisées comme telles. Ce vote est aussi un premier pied de nez aux lobbyistes des grandes entreprises énergétiques russes qui ont, ces dernières années, déployé des moyens considérables pour que la Commission européenne intègre le gaz et le nucléaire dans la taxonomie européenne, comme l’a récemment révélé l’ONG Greenpeace.
Alors que la guerre en Ukraine a, entre autres, exposé au grand jour notre dépendance énergétique à la Russie de Poutine, nous devons investir massivement dans les énergies renouvelables et rompre avec ce système énergétique dangereux et climaticide.
Les investissements à long terme dans des projets gaziers ne font que prolonger notre dépendance envers la Russie et envers d’autres pays tout aussi peu démocratiques, et diffèrent d’autant le passage complet aux énergies renouvelables en les privant des fonds indispensables.
Le vote d’aujourd’hui n’est qu’une étape. Pour ne pas mettre en péril le Green deal, et avec lui, notre chance de limiter l’ampleur des changements climatiques, la résolution du Parlement européen devra être adoptée à la majorité absolue en juillet.
J’en appelle aujourd’hui à la responsabilité des député·e·s européen·ne·s de tous les groupes politiques : ils et elles doivent s’engager fermement pour la fin de la dépendance aux combustibles fossiles et voter contre l’actuelle proposition de la Commission lors du prochain vote en plénière »
En savoir plus :
76 membres des deux commissions se sont opposé·e·s à l'acte délégué de la Commission européenne en votant en faveur de l’objection.
62 membres ont voté contre l'objection.
4 se sont abstenu·e·s.
En plénière, une majorité absolue de 353 voix (sur un total de 705 députés) est nécessaire pour rejeter la proposition de la Commission.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard