La guerre menée par la Russie contre l'Ukraine est un signal d'alarme pour l'Union européenne : malgré les engagements climat et les risques pour la paix et la souveraineté, l'Europe tarde encore à sortir des énergies fossiles.
À l'heure où chacun appelle à trouver de nouvelles sources d'approvisionnement en gaz, les écologistes appellent à ne plus sacrifier le long au court terme mais, au contraire, à déployer avec dextérité et détermination une politique ambitieuse de réduction de la consommation d'énergie et les renouvelables.
L'étude commandée par le groupe Verts/ALE à l’université de technologie de Lappeenranta (LUT), "Accélérer la transition vers les énergies renouvelables en Europe", prouve, à nouveau, que cela est non seulement désirable mais aussi possible dès 2040, et même 2035 ! L'étude analyse trois scénarios de transition énergétique pour l'Union européenne dans son ensemble et pour chacun de ses États membres :
L’étude conclut plusieurs points :
Pour Marie Toussaint, eurodéputée écologiste :
"Le temps est fini des énergies fossiles, qui alimentent les guerres et détruisent les conditions de vie sur Terre. Ce que cette étude démontre, c'est que nous ne pouvons plus sacrifier le long terme, celui de la transition, aux impératifs d'urgence et au court terme. Au contraire, garantir à chaque européenne et chaque européen un droit à l'énergie requiert une réduction de notre consommation et le remplacement des fossiles par les renouvelables. C'est possible. Rapidement. Et économiquement viable. C'est ce que montre cette nouvelle étude de l'Université LUT, qui nous invite à déployer des politiques ambitieuses, adossées à une réorientation complète des investissements actuels pour sortir définitivement l'Union de sa dépendance fossile. Les discussions en cours sur les mesures urgentes de sobriété énergétique et sur les questions d’approvisionnement pour l’hiver prochain ne peuvent se faire indépendamment de ces réflexions structurantes sur l’avenir énergétique de l’Union européenne. Nous sommes la dernière génération à pouvoir limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Alors faisons-le."
Pour Damien Carême, eurodéputé écologiste :
"Alors que les entreprises de l’énergie et leurs alliés politiques profitent de la guerre en Ukraine et de la crise énergétique pour vanter les supposés bienfaits du nucléaire, chercher de nouveaux fournisseurs de gaz et avoir recours à toujours plus d’énergies fossiles, cette étude démontre, une fois de plus, que les énergies renouvelables demeurent LA solution, même - et surtout - en temps de crise. Elles assurent l’autonomie énergétique de l’Union européenne et la maîtrise des coûts. Cette étude solide est un revers pour ceux et celles qui, face aux difficultés qui s’annoncent cet hiver pour les Européens et les Européennes, tentent de rejeter leurs responsabilités qui sur des écologistes, soi-disant inconséquents, qui sur les décisions sur la sortie progressive du nucléaire, et qui voudraient utiliser l’argument de l’urgence pour réduire les ambitions climatiques européennes. Les auteurs de cette étude mettent à mal, un à un, les arguments des tenants du business as usual. Un système énergétique basé à 100% sur les énergies renouvelables est possible, sans risque d’interruption sur le réseau, sans nouvelles centrales nucléaires nécessaires et en poursuivant la fermeture progressive des centrales existantes et sans recours à la technique de capture et de stockage du gaz dont nul n’a, à ce jour, été capable de prouver la faisabilité à grande échelle et l’efficacité. Cette crise ne doit pas nous enfermer dans un modèle énergétique dépassé et climatiquement meurtrier. Au contraire, elle doit - elle peut ! - être l’occasion de politiques ambitieuses et de la mise en place de soutiens massifs en faveur des renouvelables. Face à l’urgence climatique et énergétique, il y a l’urgence des énergies renouvelables !"
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard