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Mon coup de cœur BD

« À qui profite l’exil ? Le business des frontières fermées… » de Taina Tervonen et Jeff Pourquié.

25 juillet 2023

Coup de cœur pour ce roman graphique de la journaliste franco-finlandaise Taina Tervonen et du dessinateur français Jeff Pourquié qui décrit la logique et l’impact réel des politiques migratoires européennes, coédité par Delcourt et La Revue Dessinée.

Partant de cas individuels pour expliquer des phénomènes structurels, cette BD permet aux lecteur·ices d’appréhender au plus près les phénomènes migratoires. En suivant les personnages dans leurs parcours d’exil, elle donne à voir l’impact des politiques sécuritaires de l’Union européenne et de ses États membres sur les demandeur·euses d’asile.

Une mise en mots et en images des traitements inhumains et indignes infligés aux chercheur·euses de refuge que j’ai moi-même constatés et essayés d’atténuer lorsque j’étais maire de Grande-Synthe, et contre lesquels je me bats aujourd’hui au Parlement européen.

Chiffres à l’appui et des illustrations sans fard, la BD décrit parfaitement le phénomène des refoulements aux frontières de l’Union européenne. Cette pratique illégale consiste à repousser et renvoyer les chercheur·euses de refuge avant même qu’ils ou elles n’aient eu la possibilité d’atteindre le territoire européen et/ou d’y déposer une demande de protection internationale.

À coups de crayons et de dialogues ciselés, Tervonen et Pourquié expliquent bien que, si les refoulements connaissent une augmentation exponentielle ces dernières années au point de se généraliser partout en Europe, ils ne sont que le prolongement d’une politique de rejet et de criminalisation des éxilé·es initiée par l’Union européenne dès les années 90. Depuis 2015, cette tendance est sans cesse renforcée par des politiques toujours plus sécuritaires et inhumaines et le détournement de programmes et de fonds européens à des strictes fins de contrôle migratoire.

Et pourtant, en prenant l’exemple de pêcheur·euses au Sénégal - la démonstration aurait été toute aussi valable avec un·e paysan·e en Tunisie - Tervonen rappelle que les causes des mouvements migratoires, que ce soit la misère ou la guerre, prennent très souvent racine ici-même, en Europe. Accords de pêche et concurrence accrue des entreprises de pêche européennes vident les océans et privent les pêcheur euses de revenus et de moyens de subsistance, leur laissant alors comme seule issue l’exil.

Mais de l’autre côté de la mer, ils et elles ne trouveront que violations de leurs droits fondamentaux, accueils indignes, traitements et conditions de travail inhumains, tout particulièrement en France.

Vous l’aurez compris, je vous recommande vivement la lecture de cette très belle et instructive BD, qui nous interpelle toutes et tous en guise de conclusion : 

Et maintenant,
qu’est-ce que l’on fait ?

Nous avons toutes et tous un rôle à jouer et nous devons continuer à nous battre pour un changement de politiques, de mentalités, et pour que le droit soit respecté partout et pour toutes et tous, sans discrimination. Il y a tant de façons de vous engager pour appeler à que cessent ces politiques inhumaines, ces violations du droit qui tuent des milliers de personnes aux portes et au sein de l’UE !

À l’occasion de la journée mondiale des réfugié·es le 20 juin, nous avons souhaité recenser sur une carte, les cas de violations du droit d’asile mais aussi les initiatives solidaires qui apportent chaleur et humanité aux exilé·es et aident à changer les regards portés sur leurs parcours migratoires.

La BD se termine avec une liste - loin d’être exhaustive - d’associations, mouvements, projets de citoyennes et citoyens solidaires qui refusent cette réalité et ces violations constantes du droit et des droits fondamentaux des exilés, pallient au quotidien aux manquements des États par leurs actions en faveur d’un accueil digne et d’une protection des exilé·es.

Cet engagement
ne m’a jamais quitté

Je continue à me battre, en tant que citoyen, en tant qu’eurodéputé, pour que les politiques européennes et françaises d’immigration et d’asile soient dignes, à la hauteurs nos valeurs d’humanité et de solidarité, et respectueuses du droit d’asile et des droits fondamentaux :

- En allant à la rencontre des solidaires, partout en France, au sein de l’UE, jusque dans nos territoires d’outre-mer, comme à Mayotte. Mon combat se nourrit de leur engagement et de nos échanges.

- Au sein du Parlement européen, où je négocie activement et sans relâche depuis trois ans le contenu des textes du nouveau Pacte sur l’asile et les migrations. Je vous explique tout sur le Pacte dans cette vidéo