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13 janvier 2021

DE GRANDE-SYNTHE, JE SUIS REPARTI HONTEUX

Vendredi 8 janvier, je suis reparti honteux de Grande-Synthe où j’ai vu des femmes, des hommes, des enfants, dans la boue, sous des bâches. Sans rien. Dans des conditions inhumaines. En France, en 2021, j’ai retrouvé exactement la même situation insupportable que celle de l’hiver 2015, juste avant que je décide de construire le lieu d’accueil de la Linière. 

Les conditions de vie des exilé.e.s n’ont plus rien à voir avec la vie, justement, ce sont des conditions de survie, et encore. Plus de 80 démantèlements ont eu lieu en 2020, et vendredi, 300 personnes étaient présentes, traitées de la façon la plus inhumaine qu’il soit.

Grande-Synthe n’a plus rien de l’humaine qu’elle fut.

J’ai les tripes retournées.

Vous m’interpelez sans cesse, je vous remercie et je ne lâche rien : c’est ensemble, politiques et citoyen.ne.s, que nous parviendrons avec nos mots et notre action commune, à changer les mentalités. Une autre société est possible. 

Sur place, rien ne peut justifier les actes commis : ils sont totalement dénués d’humanité. Ils sont nauséabonds. Ils sont injustifiables, ils utilisent la démagogie et le cynisme pour soutenir la barbarie.

Car il s’agit bien de barbarie : saccager, lacérer les tentes des exilé.e.s, encore et encore, s’en rendre complice, empêcher des êtres humains de trouver une quelconque forme de repos, leur imposer le froid, la boue, la pluie, la gale, la faim, le manque de soins… oui, c’est de la barbarie. 

Ce vendredi de janvier 2021, je suis reparti honteux de Grande-Synthe.

Je ne lâcherai jamais.

Je continuerai à venir constater, en tant que parlementaire, les conditions dans lesquelles sont forcé.e.s de vivre les chercheur.se.s de refuge. Je continuerai à dénoncer, je continuerai à me battre pour que les droits humains cessent d’être bafoués.

Pour la dignité et l’humanité.