Partout, tout le temps, les droits humains doivent être protégés. Où est passée notre Humanité ? Nous devons la retrouver. C’est fondamental. Les travaux que j’engage dans ce but sont ici.
La commission libertés civiles, justice et affaires intérieures, dite « commission LIBE », est un groupe de travail du Parlement européen. Lutte contre la criminalité internationale, protection des droits fondamentaux, protection des données, asile et migrations, ou encore lutte contre toutes les formes de discrimination… Les sujets sont nombreux.
Partout, tout le temps, les droits humains doivent être protégés. Les atteintes à la dignité humaine doivent cesser. Les gouvernants qui s’autorisent à malmener l’Humain ne peuvent agir en toute impunité. Dans mes fonctions de Député européen, riche de tout ce qui a été vécu à Grande-Synthe lorsque j’étais maire de cette ville des Hauts de France, entre 2001 et 2019, je continue à dire et demander : où est passée notre Humanité ? Nous devons la retrouver. En France comme en Europe, ce n’est pas une crise migratoire que nous vivons. C’est une crise de l’accueil. Nous devons avoir à cœur de le restaurer, nous devons accueillir les chercheurs.ses de refuge dans des conditions dignes. Pour l’instant, nous ne sommes pas à la hauteur.
En tant que Député européen, je travaille sur les enjeux liés à la protection des données, un sujet central au moment où les technologies du numérique progressent très rapidement et surtout, point majeur dans la gestion de la pandémie qui a frappé et continue de sévir. Il faut rester extrêmement vigilant. Les questions soulevées par les data sont essentielles. La protection des données personnelles également.
Au sein de la commission LIBE, le dossier principal du début de mon mandat de Député européen est la réforme du système de Dublin : un système de répartition des personnes migrantes sur le territoire de l’Union européenne. Ce système très injuste - pour les personnes accueillies comme pour les pays accueillants - sera réformé cette année.
Motion Design réalisé par Joël Christophe
Lors de mes mandats successifs de maire de la ville de Grande-Synthe, dans les Hauts de France, de 2001 à 2019, j’ai fait l’expérience de l’injustice et de l’inhumanité du système de Dublin. Chaque jour, dès la fin de l’année 2015, des femmes, des enfants, des hommes poussés à l’exil notamment par le conflit syrien, arrivaient et stagnaient dans des conditions indignes. Contre l’avis de l’État, j’ai réagi et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, nous avons mis en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, j’ai fondé l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, association que je préside.
Le système de Dublin ? Il fait s’entasser les personnes réfugiées dans les pays de première entrée, pays dans lesquels beaucoup ne souhaitent pas rester. Ces personnes continuent alors leur route illégalement, vers d’autres pays. On ne peut pas tolérer un système européen aussi cruel. Pousser à l’exil est intolérable. Je demande la réforme du système de Dublin, et propose des solutions pour cela avec notre groupe des Verts / Ale au Parlement européen. Il faut que l’Europe assure une prise en charge humaine et digne des chercheurs.ses de refuge.
Avec notre groupe des Verts/ALE nous avons fait des propositions pour un système d’asile juste et efficace en Europe .
Aujourd’hui, mercredi 23 septembre, la Commission européenne a publié son pacte « sur l’immigration et l’asile ». En réalité, une supercherie démagogue qui non seulement maintient l’insupportable système de Dublin – la présidente Ursula Von der Leyen et la commissaire Ylva Johansson avaient pourtant annoncé en grandes pompes il y a quelques jours que Dublin serait « aboli », et qui, pire encore, torpille la solidarité et adoube des façons de faire ignobles : condamner plutôt que porter secours, rejeter plutôt qu’accueillir.
Je me demande si, en réalité, ce n’est pas Viktor Orban qui a tenu la plume pour rédiger ce pacte.
Surtout, j’ai honte.
J’ai peur.
Je suis en colère.
Cette Europe-là n’est pas la nôtre.
Cette Europe-là n’est pas l’Europe.
Cette Europe-là est le petit jouet que certains s’accaparent honteusement. Ceux-là même qui s’organisent pour refouler et haïr en masse, ceux-là même qui appuient de toutes leurs néfastes forces pour transformer la belle, la noble Europe en forteresse.
Où sont nos valeurs fondatrices ?
Où est passée la richesse de l’humain ?
L’Europe est riche de ses peuples, l’Europe est ouverte au monde. L’Europe, sans monde, n’a plus rien à voir avec l’Europe.
L’indifférence mortifère, le rejet, la non-assistance à personne en danger sont des rideaux de fumée savamment cultivés et orchestrés par certains.
Rien d’autre.
Ne soyons pas dupes.
Et luttons. Là, maintenant, tout de suite et très fort.
Jeudi 24 septembre, au Parlement européen, je me suis directement adressé à Margaritis Schinas, le Vice-Président de la Commission LIBE et Ylva Johansson,la Commissaire aux affaires extérieures, tous deux en charge du dossier « Pacte » sur l’asile et les migrations. J’ai dit ceci :
Il y a une semaine, en plénière, je disais la honte que j’ai ressenti en voyant le camp de Moria partir en fumée. Honte de voir nos dirigeants refuser la solidarité depuis si longtemps, sourds aux appels répétés de la Grèce. Honte de cette Europe incapable d’accueillir dignement.
J’espérais que le Pacte asile et migration – annoncé en grande pompe la semaine passée par Madame Von der Leyen – apporterait des solutions dignes et rendrait à l’Europe son humanité. C’est tout le contraire.
Par vos propositions, vous pliez déjà face aux gouvernements les plus réticents à l’accueil. Vous préférez satisfaire Orban et ses consorts plutôt que de défendre haut et fort les valeurs de notre Union : l’humanité, la solidarité. Pourquoi ?
Ces propositions piétinent aussi le Parlement européen, qui avec une majorité de plus de 2/3, avait déjà adopté une position ambitieuse sur la réforme de Dublin, actant l’indispensable principe de solidarité. Vous avez préféré refaire une autre proposition pour relancer les discussions, pourquoi pas. Mais pourquoi la calquer sur les demandes des pires démagogues, au lieu de tenir compte de la position déjà adoptée par ce Parlement ? Pourquoi ? C’est une entrave au principe de coopération loyale entre les institutions européennes, un principe pourtant inscrit dans le Traité !
Nous devons protéger les droits des réfugié-e-s, défendre la solidarité à l’égard de la Grèce, de l’Italie, de Malte.
Pourquoi n’avez-vous pas opté pour des solutions dignes et ambitieuses ? Pourquoi n’avez-vous pas pris en compte la position de ce Parlement ? Pourquoi avez-vous préféré faire d’emblée une proposition au rabais, un pacte de la honte ?
Le président de la commission LIBE est Espagnol, socialiste, il s’appelle Juan Fernando Lopez Aguilar. C’est lui que vous voyez à l’image, donner la parole et couper lorsque le temps autorisé est écoulé. Son rôle est de faire en sorte que tout le monde puisse s’exprimer, dans le temps imparti pour chaque sujet à l’ordre du jour. Un matin comme ce matin, nous étions nombreux.ses à demander le micro : résultat 1 minute pour chacun.e, et un président qui s’est montré strict, interrompant parfois. Il arrive que le temps de parole soit plus libre. Tout dépend de la durée prévue pour les échanges et du nombre de député.e.s qui souhaitent intervenir.
Député Européen Verts / ALE**,
Président de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants.
Damien Carême est né en Lorraine.
Il est élu maire de Grande-Synthe, dans le Nord, en 2001 et le reste jusqu’en mai 2019, date à laquelle il entre au Parlement européen.
Durant 18 ans, à Grande-Synthe, il mène une politique mue par l’écologie sociale et transforme ainsi radicalement la ville. Capitale française de la biodiversité en 2010, Grande-Synthe voit naître des jardins partagés, des quartiers totalement repensés, des repas 100% bio et locaux dans toutes les cantines, une démarche d’autonomie alimentaire, des transports en commun gratuits, un minimum social garanti (MSG) pour les habitants vivant sous le seuil de pauvreté, une université populaire, des ateliers de fabrique de l’autonomie… Un objectif, clair : créer du sens commun et véritablement entrer « en transition ».
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud. * Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Fin 2015, le conflit syrien pousse à l’exil des milliers de personnes. A Grande-Synthe, ces femmes, ces hommes et ces enfants réfugié.e.s arrivent et stagnent dans des conditions indignes : Damien Carême, contre l’avis de l’Etat, réagit et avec l’aide de Médecins Sans Frontière, met en place le premier camp humanitaire sur le territoire français. Dans la foulée, il fonde l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, qu’il co-préside aujourd'hui avec Jeanne Barseghian.
En mai 2019, il est élu député européen. Avec 12 autres élu.e.s, il rejoint alors le groupe des Verts / ALE au Parlement européen, où il intègre plusieurs commissions : la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), la Commission industrie, recherche et énergie (ITRE) et la Commission des affaires économiques et monétaires (ECON). Il intègre également une délégation : la délégation Afrique du Sud.
Ce qui l’anime ? Poursuivre les missions et les combats entamés à Grande-Synthe, agir à grande échelle en faveur de l’écologie sociale, respectueuse de la dignité, des droits fondamentaux et de la justice environnementale.
Et le 1er juillet 2021 ? Ce jour-là, Damien Carême vit une victoire majeure : dans la matinée, le Conseil d’État rend en effet un arrêt historique dans lequel il sanctionne le gouvernement pour inaction climatique et l’enjoint à prendre, dans un délai de neuf mois, « toutes mesures utiles permettant d’infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre produites sur le territoire national afin d’assurer sa compatibilité avec les objectifs » du pays. Si cette victoire est un pas de géant pour le climat ainsi qu’un véritable séïsme judiciaire, elle est également la concrétisation de la lutte d’un homme qui, un jour de novembre 2018, avait entamé, seul contre l’État, un recours pour inaction climatique. Impossible pour lui de se résoudre à laisser aux générations futures un monde invivable… »
- Président de l'Association des Maires Ville & Banlieue de France en 2014-2015
- Prix Nord/Sud du Conseil de l'Europe en 2018
- Prix Éthique et Société, avec Mention Spéciale du Jury, de la fondation Pierre Simon en 2016
- 9e "Meilleur maire du monde", décerné par la City Mayor Fondation en 2016
- 2016, « On ne peut rien contre la volonté d’un homme » (éd. Stock), livre écrit avec Maryline Baumard