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28 janvier 2021

JOURNEE DE LA PROTECTION DES DONNEES

Aujourd’hui, 28 janvier, c’est la Journée mondiale de la protection des données. L’occasion pour moi de rappeler l’importance de notre droit à la vie privée, fondement de notre liberté d’agir et de penser. Face à des menaces nombreuses et variées (GAFA, Brexit...), l’Union européenne peut et doit jouer un rôle protecteur. 

« Dire que votre droit à la vie privée importe peu car vous n’avez rien à cacher revient à dire que votre liberté d’expression importe peu, car vous n’avez rien à dire. Car même si vous n’utilisez pas vos droits aujourd’hui, d’autres en ont besoin. Cela revient à dire : les autres ne m’intéressent pas. » Les propos du célèbre lanceur d’alertes Edward Snowden illustrent à quel point le droit à la vie privée et à la protection des données personnelles est fondamental. Il est le cœur de ce que nous sommes, chacun en tant qu’individu, mais aussi en tant que société. 

Face à l’arrivée en puissance des réseaux sociaux et l’intrusion de la vie privée dans la sphère publique, on peut être tenté parfois de baisser les bras, d’abandonner la notion de privé, d’intime. Mais il ne faut pas. Ce serait trop grave de perdre ce droit. Il est de notre devoir, individuel et collectif, de le faire respecter. Il n’y a pas de raison : le monde du numérique, aussi, doit être soumis à certains principes, certaines règles.

RGPD

C’est d’ailleurs ce qu’a fait l’Union européenne en 2016, en adoptant un règlement général sur la protection des données personnelles. Le fameux « RGPD » qui est entré en application en mai 2018 et qui impose notre consentement au traitement de nos données. Le même RGPD qui nous permet aujourd’hui, sur un site internet, de n’accepter que la collecte des « cookies » nécessaires à la navigation en ligne. Le même encore qui, récemment, a protégé les utilisateurs européens face à la volonté de WhatsApp de partager davantage de données avec Facebook.

Les règles européennes sont parmi les plus protectrices au monde. Le RGPD interdit, par exemple, de conditionner la fourniture d’un service à la collecte de données qui ne sont pas nécessaires à la fourniture dudit service. L’Union européenne doit tenir bon et faire respecter ses règles. L’actualité nous montre qu’elles sont légitimes autant qu’indispensables.

 Parmi les menaces qui pèsent sur notre droit à la vie privée, il y a bien sûr la surveillance de masse. La tentation, bien réelle, de l’État policier. Là encore, il faut se battre pour éviter le pire. Refuser une société où tout serait filmé, écouté, contrôlé, fliqué. Une société où les dirigeants auraient connaissance de tout, ouvrant grand la voie aux manipulations et à l’autoritarisme. Une société où notre liberté de conscience, de manière perverse et progressive, nous serait confisquée.

Là encore, l’Union européenne doit jouer un rôle protecteur. Le cadre juridique européen – la Cour européenne de Justice en dernier recours – garantit notre droit à la vie privée face aux dérives des gouvernements en matière de surveillance. 

L’échange de données avec des pays tiers, aussi, est soumis à certaines règles. C’est là encore l’un des nombreux défis – et l’un des points non résolus – du Brexit : il faudra faire valoir nos standards vis-à-vis du Royaume-Uni, dont les services secrets ne lésinent pas sur les moyens de surveillance. L’Europe devra être à la hauteur. Avec mes collègues écologistes au Parlement européen, je veillerai à ce que nos droits soient protégés.